Vous voyagez à l’étranger ? Ne payez pas en euros
Payer dans sa monnaie à l’étranger peut vite être une mauvaise surprise. Si l’option se généralise dans certains pays aux distributeurs de billets ou lors de paiements électroniques, elle est coûteuse. Beaucoup n’hésitent pas à la qualifier d’arnaque.
Vous souhaitez payer votre repas à l’étranger avec votre carte de crédit. Sur le terminal on vous propose de payer en euros. Il est fort probable que le premier réflexe est d’accepter. Pourtant c’est une erreur. La fonction “conversion dynamique des devises” ou “choix de la devise” lors de paiements électroniques semble séduisante. La DCC (pour Dynamic Currency Conversion) permet en effet de payer sans avoir à convertir mentalement la devise étrangère. Si cela donne une idée plus claire de la somme dépensée, cela a aussi un prix. Et non des moindres.
Une arnaque
Une étude montre qu’en moyenne les frais appliqués à ce type de conversion s’élèvent à 7,6 %. Selon CNN, c’est plus du double du coût du paiement dans la monnaie locale qui est généralement compris entre 1,5 % et 3 %. Plus concrètement un paiement qui serait facturé après conversion par la banque à 102 euros s’élèverait à 107,60 euros lorsqu’on passe par la conversion dynamique des devises.
Cette différence importante ne semble pas freiner la demande pour ce service. Selon une étude de The Conversation, plus de la moitié des clients internationaux choisissent systématiquement de payer dans la devise de leur pays d’origine. Par facilité, mais aussi parce qu’ils ignorent que c’est beaucoup plus cher.
En choisissant l’option la plus évidente, les voyageurs qui règlent leurs frais de cette façon remplissent les caisses de ceux qui exploitent ce système de paiement. Mais aussi du commerçant puisqu’environ 1% de la valeur de la transaction est reversé au commerce ou la transaction a eu lieu. De quoi motiver les troupes à proposer un maximum cette option aux clients. Certains grands groupes de magasins ayant même formé leurs employés en ce sens. Si vous ne souhaitez pas payer trop, le plus simple est donc de refuser cette option et de payer dans la monnaie locale.
Coût d’un paiement transfrontalier : la transparence n’est toujours pas de mise
Depuis 2020, la transparence sur le coût d’un paiement transfrontalier est un droit protégé par législation européenne, rappelle Wise. Les prestataires de service doivent ainsi communiquer “de manière claire, neutre et compréhensible” le montant total estimé du virement dans la devise du compte du payeur, y compris les éventuels frais ». L’idée n’est pas d’interdire ce genre de service, mais bien de permettre de le faire en connaissance de cause.
Cela n’empêche pourtant pas de nombreuses banques européennes, dont des Belges, de continuer de dissimuler des frais lors de paiements transfrontaliers en tablant sur des taux de change gonflés. Ainsi « 20% ne donnent aucune information sur le taux de change utilisé au moment du transfert et 72% présentent leur propre taux majoré au lieu du taux moyen du marché » précise encore l’Echo. Toujours selon l’étude, « la majoration va de 1,06% en moyenne en Hongrie à 2,58% en Estonie, contre 1,61% en Belgique ». L’étude a également analysé quatre banques en Belgique. Des quatre, seule ING est totalement transparente. Elle communique tous les frais, contrairement à Belfius, KBC et BNP Paribas.
Bon à savoir :
– L’utilisation d’une carte de débit ou de crédit (Maestro, Visa Debit, Debit Mastercard, Visa, MasterCard ou American Express ) dans l’Espace Économique Européen (la Norvège, Le Liechtenstein, l’Islande et les 27 pays de l’Union Européenne) est totalement gratuite. Attention cependant : « dans certains pays, particulièrement en Espagne, Allemagne, ou Grèce, certains gestionnaires d’appareils comptent des frais pour chaque retrait avec carte”, prévient Testachats
– Ailleurs dans le monde, optez en toutes circonstances pour la carte de crédit pour effectuer un paiement. Si vous payez une marge de change sur vos achats pour chaque type de carte, les coûts sont souvent plus importants s’il s’agit d’une carte de débit. A contrario pour retirer de l’argent opter plutôt pour votre carte de débit. Cela reste l’option la plus intéressante malgré les suppléments.
– Il est toujours utile de vérifier les tarifs appliqués par votre banque avant votre départ.
– Il est possible d’activer temporairement et gratuitement maestro à l’étranger, mais cela doit être demandé expressément. Idem pour le déblocage de la carte de crédit dans certains pays.
– Il est toujours bon d’avoir un peu de liquide en devises locales en poche. Il faut par contre s’y prendre à l’avance, car, selon les devises commandées, le délai de livraison peut aller jusqu’à dix jours.
– Vous trouverez souvent le taux de change le moins cher dans des banques en ville. Évitez par contre les bureaux de change aux abords des gares et des aéroports, ou encore de changer votre argent à votre hôtel.
Vacances d’été 2023
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici