Retraite: les Belges ont des carrières plus courtes que la plupart de leurs voisins européens

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Vincent Genot
Vincent Genot Coordinateur online news

Les élections approchent et les questions socio-économiques, telles que le système de pension, alimentent les débats.

Les partis politiques belges ont des visions divergentes quant à l’âge de départ à la retraite et aux critères d’éligibilité. Alors que le Parti Socialiste (PS) soutient un départ à la retraite dès l’âge de 60 ans pour ceux ayant accumulé 42 années de carrière, le Mouvement Réformateur (MR) cherche à garantir que les travailleurs ayant une carrière complète ou exerçant des métiers pénibles ne travaillent pas jusqu’à l’âge de la pension.

Dans ce contexte, l’assureur NN propose une autre approche : remplacer l’âge légal de la retraite par un système basé sur les années de carrière. Selon Colin Sanders, expert en longévité pour NN, un tiers de la population belge est déjà favorable à cette idée, avec une adhésion plus marquée chez les personnes âgées de plus de 65 ans et les travailleurs indépendants.

Une remise en question du système actuel

L’assureur NN argumente que le modèle de pension actuel est obsolète, notamment en raison des évolutions dans les modes de vie et de travail. Bart Chiau, expert principal chez NN, plaide pour un système qui tienne compte des transitions professionnelles plus fréquentes et des événements de vie impactant la carrière.

Actuellement, un travailleur peut se retrouver dans une situation injuste : même s’il prolonge sa carrière au-delà de l’âge légal de la retraite, il ne cumule pas nécessairement de droits de pension supplémentaires. Ce constat souligne une lacune dans le système actuel.

Les bénéfices d’un système basé sur les années de carrière

Outre l’aspect de justice sociale, l’approche proposée par NN offre une flexibilité accrue. Les années de retraite pourraient être échangées contre des pauses-carrière et plus de flexibilité tout au long de la vie professionnelle. Cette approche permettrait aux travailleurs de mieux gérer leur équilibre vie professionnelle-vie personnelle et de bénéficier d’une meilleure qualité de vie tout au long de leur carrière.

Les défis belges par rapport à leurs voisins européens

Les données d’Eurostat révèlent que les Belges ont des carrières plus courtes que la plupart de leurs voisins européens. Alors que la moyenne des années de travail en Belgique est d’environ 34,5 ans, les Pays-Bas enregistrent une durée de carrière moyenne de 43,2 ans, l’Allemagne de 39,3 ans et la France de 36,6 ans. En résumé, les Belges travaillent donc près de 10 ans de moins que nos voisins du Nord. Cette différence soulève des questions sur la viabilité du système de pension belge, surtout face à une population vieillissante.

Un changement d’attitude observé

L’étude de NN indique un changement d’attitude parmi les travailleurs belges, en particulier les quinquagénaires. L’âge moyen souhaité pour la retraite a augmenté ces dernières années, dépassant les 63 ans en moyenne. Cela suggère une ouverture à repenser le système traditionnel de retraite à un âge fixe.

Le débat autour du système de pension en Belgique est complexe et en pleine évolution. Alors que les partis politiques défendent diverses positions, l’idée d’un système basé sur les années de carrière gagne du terrain auprès de la population. Avec ses avantages en termes de justice sociale et de flexibilité, cette approche pourrait représenter une solution viable pour répondre aux défis actuels et futurs du système de pension belge.

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