Bouchez recale la réforme des pensions: “Il faut aller beaucoup plus loin”

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Le président du MR Georges-Louis Bouchez a lancé jeudi une offensive médiatique contre les adaptations de la réforme des pensions proposées par la ministre socialiste compétente Karine Lalieux.

Via un entretien publié dans les pages de La Libre et dans le quotidien flamand De Tijd, puis des passages en radio/télévision sur LN24 et Bel RTL, le président des libéraux francophones a multiplié les occasions de dire que la réforme, qui devrait être abordée vendredi par le gouvernement en comité restreint, est globalement “trop peu”.

“Il faut aller beaucoup plus loin”, martèle-t-il, affirmant que la rectification ne permettra pas, selon lui, un réel retour à la soutenabilité financière tel que voulue par l’Europe. Un élément qu’a pourtant encore défendu mercredi à la Chambre la ministre des Pensions, mettant en avant un gain qui irait jusqu’à 0,4% du PIB (là où le MR demande une rectification de l’ordre de 1,2% du PIB).

Les libéraux francophones réclament différents éléments

Tout d’abord, que le bonus pension soit également accessible pour ceux qui ont atteint l’âge de la pension légale (donc pas seulement dans les années pouvant correspondre à la pension anticipée, comme dans le projet de Karine Lalieux). L’objectif? “Récompenser les gens qui ont commencé leur carrière plus tard et qui travaillent au-delà de l’âge légal de la pension”, indique Georges-Louis Bouchez à La Libre.

Sans surprise, le MR insiste également sur des conditions de travail effectif renforcées pour l’accès aux différentes mesures, ce qui est en partie déjà compris dans la réforme (pour la pension minimum par exemple). Georges-Louis Bouchez évoque dans La Libre “20 années à 312 jours” (et non 250) pour pouvoir prétendre à la pension minimum, “30 années de 208 jours” pour être en pension anticipée, ou encore un calcul des pensions des fonctionnaires “sur l’ensemble de leur carrière et non pas sur leurs dix dernières années”.

Pas de pension anticipée

En revanche, le MR ne veut pas d’une possibilité de pension anticipée à 60 ans, même pour quelqu’un ayant entamé sa carrière à l’âge de 18 ans. Or, ce serait le cas avec la proposition de Karine Lalieux, qui ne maintiendrait pour la pension anticipée qu’un critère de durée de carrière (pas d’âge).

Finalement, pas question pour le MR de toucher à la taxation des pensions les plus élevées du deuxième pilier, ni d’envisager une forme de sanction des entreprises qui n’emploient pas ou très peu de travailleurs âgés au contraire de leurs concurrents. Au micro de La Première, la ministre des Pensions défend son projet, préférant parler de “coresponsabilité”. “Aujourd’hui on élimine les possibilités de prépension, et on met la responsabilité sur les travailleurs. Je veux une coresponsabilité: le travailleur est responsable, mais l’employeur aussi”, explique-t-elle.  Quant aux périodes de travail effectif exigées, il importe surtout de veiller à ne pas pénaliser les femmes, beaucoup plus nombreuses à mettre le travail sur pause pour s’occuper d’un enfant, d’une personne handicapée, etc., souligne-t-elle.

Guerre de slogan

La guerre des slogans est entretemps lancée. “Si on suit Karine Lalieux, il n’est pas certain qu’on pourra encore payer les pensions dans 20 ou 30 ans”, lâche Georges-Louis Bouchez sur LN24.  “Je veux plus de convergence (entre les différents régimes, NDLR), mais ce que je refuse de faire, c’est des calculs d’apothicaire comme le fait monsieur Bouchez. Et je veux plus de solidarité entre les hausses et basses pensions”, prévient Karine Lalieux sur La Première, accusant le libéral de “ne protéger que les nantis”.

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