105 milliards de pension complémentaire en Belgique: vous n’en toucherez sans doute même pas 60.000

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Environ 83% de la population active se constitue une pension complémentaire. Soit autant de personnes qui devront se partager le total des gains. Mais tout le monde n’aura pas droit à la même part du gâteau…

4.346.000, c’est le nombre de Belges affiliés à un plan de pension complémentaire en 2023. Cela correspond à environ 83% de la population active. Une hausse de 4% par rapport à l’année dernière, constate la FSMA dans son nouveau rapport annuel. Au total, tous ces travailleurs – employés comme indépendants – se sont constitué des droits de pension d’une valeur de presque 105 milliards d’euros.

À ne pas confondre avec l’épargne-pension

Mais en fait, c’est quoi une pension complémentaire? Pour mieux comprendre, il faut se référer aux différents piliers de la pension, qui jouent chacun un rôle bien spécifique. En Belgique, on en compte quatre:

  • 1er pilier: c’est la pension légale. Lorsque vous arrivez à l’âge de la retraite, l’État vous verse un certain montant mensuel. Celui-ci dépend de votre situation familiale, du nombre d’années que vous avez travaillé, de votre salaire et de votre statut.
  • 2e pilier: c’est la pension complémentaire. Elle est notamment financée par l’employeur pour ses employés, dans le cadre d’une assurance-groupe ou d’un fonds de pension. C’est une sorte d’avantage extra-légal. Les indépendants peuvent aussi se constituer une pension complémentaire via la pension libre complémentaire pour indépendants (PLCI).
  • 3e pilier: c’est l’épargne-pension et l’épargne à long terme. Cette forme de pension ne dépend ni de l’État ni de l’employeur, elle relève d’une démarche personnelle. Tout le monde peut se constituer sa propose épargne-pension en mettant de l’argent de côté, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.
  • 4e pilier: c’est l’épargne libre. Elle aussi dépend de la volonté du citoyen. La seule différence avec le 3e pilier, c’est qu’il n’y a pas d’avantages fiscaux. Il peut notamment s’agir d’un compte épargne, d’investissements immobiliers, d’un portefeuille de titres (actions et obligations)…
© Getty

Des inégalités, un montant variable

Ce qui nous intéresse ici, c’est donc le 2e pilier de pension. N’importe qui peut prétendre à cette pension complémentaire. Elle est néanmoins étroitement liée au statut professionnel de sécurité sociale. 85% des affiliés constituent des droits de pension en tant que salariés, 8% en tant qu’indépendants et 7% des affiliés sont à la fois salariés et indépendants.

En 2023, les droits de pension constitués s’élèvent à 72,3 milliards d’euros pour les salariés et à 32,1 milliards d’euros pour les indépendants. Comme expliqué plus haut, on obtient donc au total 105 milliards d’euros. Une large somme, qu’il faut néanmoins diviser. Ainsi, la réserve acquise moyenne pour une personne qui constitue une pension complémentaire et qui approche de l’âge de la retraite – le groupe d’âge des 55 à 64 ans – s’élève à 58.997 euros. Ce montant correspond à une rente mensuelle de 155 euros.

Mais ce n’est qu’une moyenne. Tout le monde n’a pas droit à la même part du gâteau, précise la FSMA. « Il existe des différences importantes entre les statuts professionnels au niveau des réserves acquises. Par exemple, un dirigeant d’entreprise dispose d’une réserve de pension moyenne de 85.646€ tandis qu’un affilié à un plan sectoriel pour salariés dispose d’une réserve moyenne de 2.331€. »

Des inégalités de statut, mais aussi de genre. Pour les hommes, la réserve moyenne acquise pour ce groupe d’âge est de 73.929 euros, ou 195 euros de rente mensuelle. Soit, deux fois plus élevée que celle des femmes (37.561 euros ou 99 euros de rente). D’où l’importances des autres piliers de la pension – en particulier le 3e et 4e – qui permettent de contrebalancer légèrement ces inégalités…

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