De plus en plus de Belges paient avec leur smartphone
Les portefeuilles numériques sont une des solutions de paiement dont la croissance est la plus rapide au monde. Selon le bureau d’études CB Insights, le marché des paiements numériques mobiles représentera plus de 7.000 milliards de dollars en 2027.
En Belgique, 4 % de la population opte déjà pour le paiement par smartphone, grâce à des solutions telles que Samsung Pay, Apple Pay ou Payconiq, conclut une enquête récemment menée à l’échelon mondial par Manhattan Associates. Il y a quelques années, pratiquement personne ne payait de cette manière.
L’essor des paiements par portefeuille numérique s’inscrit dans la droite ligne de l’évolution des paiements sans contact, ajoute le Digital Payment Barometer, l’étude Ipsos réalisée par la VUB pour le compte des partenaires Febelfin, Bancontact Payconiq Company, Mastercard, Visa et Worldline. “Nos chiffres ne font pas la distinction entre les paiements sans contact basés sur un appareil et ceux basés sur une carte, précise Isabelle Marchand, directrice du marketing et de la communication chez Febelfin. Nous ne disposons donc que d’un résultat global. Sur les 2 milliards et plus de transactions effectuées par Bancontact en 2023, 66,5 % se sont déroulées, en Belgique, sans contact”, c’est-à-dire en approchant la carte ou un smartphone d’un terminal, sans avoir à introduire de code PIN.
Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, plus avancés
Bien qu’elle soit loin derrière le Royaume-Uni (14 %) et les Pays-Bas (12 %), la Belgique suit la tendance européenne, qui voit le nombre de paiements par portefeuille numérique augmenter. “Nous observons à peu près la même évolution que pour les paiements par carte sans contact, constate Lotta de Meulenaere, chief marketing officer chez Bancontact Payconiq Company. Cette forme de paiement s’est elle aussi imposée plus rapidement au Royaume-Uni et aux Pays-Bas que chez nous.
La raison pour laquelle l’adoption est traditionnellement un peu plus lente chez nous n’est pas tout à fait claire.” Peut-être les Belges s’interrogent-ils encore sur la sécurité ? “Ils ne doivent en aucun cas s’inquiéter à ce sujet. Les normes de sécurité imposées aux portefeuilles numériques et les audits auxquels ceux-ci sont soumis sont très stricts, déclare Johan Maes, head of labs trust & intelligence chez Worldline, le leader mondial des services de paiement. En principe, le paiement par smartphone est même légèrement plus sûr qu’avec une carte bancaire : on ne peut payer avec le téléphone que lorsqu’il est déverrouillé. C’est un niveau de sécurité supplémentaire par rapport à celui qu’offre la carte sans contact. De plus, les grandes entreprises comme Google, Apple et Samsung co-garantissent la sécurité de leurs appareils : elles ne peuvent se permettre la moindre atteinte à leur réputation dans ce domaine.”
Explosion des paiements par smartphone
L’année dernière, Bancontact Payconiq Company a recensé 368 millions de paiements par smartphone en Belgique. “C’est 10 fois plus qu’il y a cinq ans”, précise Lotta de Meulenaere. Il s’agit de paiements effectués au moyen de l’application Payconiq by Bancontact ou de celle d’une banque qui a intégré Bancontact et/ou Payconiq.
L’âge n’est pas dénué d’influence. Dans la tranche des 18-24 ans, 9 % désignent le portefeuille numérique comme moyen de paiement préféré. Chez les 25-44 ans, ce chiffre n’est que de 2 %. “Cette situation est similaire à celle qu’ont connue les paiements sans contact en Belgique au cours des premières années. Nous voyons depuis lors des personnes de tous âges effectuer des paiements sans contact”, précise la chief marketing officer.
“Le paiement par smartphone est encore un peu plus sûr que celui par carte bancaire.” – Johan Maes, Worldline
Manhattan Associates a également interrogé les internautes sur la manière dont ils préfèrent payer au supermarché. Pour les Belges, la caisse traditionnelle arrive toujours en tête, avec 46 % des suffrages. Viennent ensuite les méthodes scan & go, qui reviennent à utiliser une scannette ou le téléphone portable (14 %) pendant les courses mêmes, ou à scanner personnellement le tout lors du passage à la caisse (11 %). La proportion de consommateurs qui choisissent la méthode scan & go au niveau mondial est légèrement inférieure (9 %). “Cela s’explique par le fait que les solutions de paiement numérique en Belgique sont davantage intégrées dans les applications bancaires et dans les solutions des détaillants qu’ailleurs”, fait remarquer Lotta de Meulenaere.
Comment paierons-nous dans 10 ans ?
L’adoption du portefeuille numérique par les consommateurs belges ne s’opère pas au détriment de la carte de crédit ou de débit traditionnelle, qui est toujours préférée par 55 % de nos compatriotes. A l’échelon mondial, cette part est un peu plus faible (47 %). Il est intéressant de noter que les Belges se détournent de plus en plus de l’argent liquide : avec 19 %, la part du numéraire est légèrement inférieure au pourcentage mondial (23 %).
Comment les Belges paieront-ils dans 10 ans ? “De façon immersive, prédit Johan Maes, chez Worldline. Les gens paieront de plus en plus souvent en toute transparence, en fonction de la situation dans laquelle ils se trouveront. On peut comparer cela à ce qui se passe aujourd’hui déjà parfois avec le stationnement : la plaque d’immatriculation, à laquelle est liée une méthode de paiement numérique, est reconnue. Je crois fermement au concept inventé par Amazon Go : les gens entrent, le panier scanne lui-même chaque produit et le paiement s’effectue automatiquement à la sortie du magasin. C’est l’avenir.”
Comment fonctionne le portefeuille numérique ?
En fonction de la technologie proposée par le détaillant, les consommateurs peuvent utiliser leur portefeuille numérique par transfert magnétique sécurisé (Magnetic Secure Transmission – MST), par communication en champ proche (Near Field Communication – NFC) ou en scannant un code QR. Grâce à la biométrie, qui consiste à reconnaître les empreintes digitales ou le visage, les transactions peuvent être autorisées rapidement, ce qui rend le processus de paiement particulièrement efficace.
En Europe, il existe deux grands types de portefeuilles numériques : les solutions basées sur l’appareil (comme Samsung Pay, Apple Pay et Google Pay) et les portefeuilles liés à des tiers (Payconiq by Bancontact, PostePay, iDEAL, Klarna ou PayPal OneTouch).
Le marché des portefeuilles numériques n’est pas statique. Son extrême fragmentation, alliée à la demande croissante de paiements mobiles, créent un espace pour ce que l’on appelle les super-portefeuilles (super wallets), ces solutions tout-en-un qui offrent des paiements, des assurances, des services de santé, des identifications, des prêts, des investissements et des crypto-monnaies. En Asie, elles existent déjà. AliPay et WeChat en sont des exemples.
368 millions – Le nombre de paiements par smartphone enregistrés par Bancontact Payconiq Company en Belgique l’année dernière.
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