Un cadeau d’occasion pour Noël? Pas encore une évidence en Belgique

cadeau
© Getty Images
Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

Pour la moitié des Belges, ce n’est pas un problème de recevoir de la seconde main en cadeau. Mais quand il s’agit d’en offrir, les citoyens sont un peu plus réticents.

Dans notre société marquée par le réchauffement climatique, la seconde main se veut le fer de lance du développement durable et de l’économie circulaire. Un cadeau d’occasion s’avère donc être une alternative intéressante aux produits neufs. Et pourtant, le concept ne fait pas encore beaucoup d’adeptes en Belgique. C’est en tous cas ce qu’il ressort d’une étude menée par iVOX à la demande de Swappie, le plus grand reconditionneur d’iPhone d’Europe.

Sur les 1000 Belges interrogés, environ un tiers (33,8%) ont déjà reçu un cadeau d’occasion et 36,9% en ont déjà offert un. À titre de comparaison, près de la moitié (46,7%) des Néerlandais ont déjà reçu un cadeau d’occasion, et 50,4% en ont offert un. Nos voisins du nord semblent plus familiers avec la pratique…

Un cadeau d’occasion, embarrassant?

De manière générale, plus de la moitié des Belges ne voient aucune objection à en recevoir un, mais seul un Belge sur trois se déclare prêt à en offrir un. Mais pourquoi tant de réserve? Cela peut en partie s’expliquer par le fait que les cadeaux neufs sont plus faciles à trouver. Quand on cherche quelque chose en particulier, l’offre en seconde main peut vite être limitée.

Pour d’autres, c’est la peur de décevoir et la perception d’un tel présent qui peut être un frein à l’achat de produits de seconde main. Il faut dire: le cadeau d’occasion était encore considéré il y a quelques années comme un signe de « radinerie ». 57% des répondants se disent ainsi embarrassés à l’idée d’offrir quelque chose qui a déjà servi par le passé.

Une appréhension moins présente chez les jeunes, sans doute plus au fait du concept. Ce n’est en effet que très récemment que son blason a été redoré. 51,6% des participants belges de moins de 34 ans en ont déjà reçu un. Alors que chez les plus de 55 ans, ce chiffre tombe à 18,7%. Signe que la pratique est émergente.

Enfin, la qualité du produit reçu est un autre argument en défaveur du marché d’occasion. Griffes, coups, pièces manquantes… Plus de six Belges sur dix déclarent hésiter parce qu’ils ne sont pas sûrs de l’état du produit de seconde main.

Et pourtant… Il y a quelques avantages

Un cadeau d’occasion présente pourtant des avantages non négligeables. Premièrement, il est évidemment moins cher qu’un produit neuf. Sauf quelques exceptions, dont les pièces collector qui se font rares sur le marché et qui ont gagné de la valeur. On pense notamment aux anciens jeux Pokémon d’occasion, qui peuvent aujourd’hui coûter beaucoup plus cher qu’à l’époque.

Ensuite, acheter de la seconde main est meilleur pour la planète. On donne une seconde vie à un produit, et on limite ainsi la production inutile de déchets. À condition d’en faire bon usage… Les acheteurs, souvent convaincus de faire un geste pour l’environnement, ont néanmoins tendance à rester dans une logique de surconsommation. Dans la mode notamment, la friperie s’additionne souvent à la fast fashion, décuplant ainsi l’achat de produits plutôt qu’à le limiter.

Environ 31% des Belges avancent l’économie avant la durabilité pour justifier le choix d’un cadeau d’occasion, et 38% tirent surtout la carte de l’écologie. Chez les moins de 34 ans, l’économie est le facteur décisif, bien avant la durabilité, pour près de 40% des participants.

Quels types de cadeaux d’occasion?

Quand on demande aux répondants quel genre de cadeau d’occasion ils seraient susceptibles d’offrir, ils évoquent principalement les catégories classiques:

  • les livres (44%)
  • les jouets (37%)
  • les CD, DVD, vinyles et jeux vidéo (29%)
  • les meubles et la décoration (27%).
  • les vêtements et les accessoires (20%)
  • et enfin l’électronique (12%).

« Les cadeaux d’occasion sont de plus en plus intégrés, mais l’électronique accuse un retard », déplore Martine Hardeveld Kleuver, Country Manager Belgique & Pays-Bas chez Swappie. En cause: « le marché de l’occasion n’offre aucune garantie en termes de qualité et de performances. »

Néanmoins, les choses sont en train de changer. Certains sites de revente d’objets reconditionnés offrent de plus en plus des garanties à leurs clients: l’électronique est parfois couvert jusqu’à 24 mois après achat. « Un appareil reconditionné constitue donc le présent idéal à glisser sous le sapin si vous voulez offrir un cadeau qualitatif et durable, tout en participant à la réduction des déchets. »

Vous aimerez aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content