Ce que vous coûte déjà Donald Trump
Si elle n’a pas fait plonger les Bourses, la victoire surprise de Donald Trump n’en a pas moins provoqué un véritable bouleversement sur les marchés. Un bouleversement qui nous coûte déjà très cher au travers des crédits (hypothécaires) ou des épargnes pension.
Le programme de dépenses publiques, de baisse des impôts et de protectionnisme de Donald Trump constitue un mix particulièrement favorable à l’inflation selon les économistes. Cette perspective d’une accélération de la hausse des prix stimule les taux, comme l’illustre également la décision de la Réserve fédérale américaine de relever le loyer de l’argent ce mercredi. Selon Bloomberg, elle a déjà fait perdre 4% ou 1700 milliards de dollars aux marchés obligataires mondiaux (où taux et prix évoluent en sens inverse) en novembre.
Pertes sur les fonds de pension
Ces pertes apparaissent éloignées de l’épargnant lambda mais les 1,544 millions de Belges ayant investi dans un fonds d’épargne pension sont en fait concernés. Les compartiments défensifs, comme le BNP Paribas B Pension Stability, affichent ainsi une perte de l’ordre d’un pour cent uniquement sur les 3 derniers mois, absorbant une bonne partie du rendement engrangé depuis le début de l’année. Globalement, l’ensemble des fonds obligataires (qui pèsent 30 milliards en Belgique) sont directement exposés à l’augmentation du loyer de l’argent.
Hausse du coût du crédit
La hausse des taux d’intérêts renchérit également le crédit et tout particulièrement le plus important pour les ménages : le prêt hypothécaire. Selon la feuille tarifaire de Belfius, le taux est passé de 3,219% juste avant l’élection présidentielle aux États-Unis à 3,516%. Pour un emprunt de 200 000 euros à taux fixe 25 ans, cela représente une hausse de 30,56 euros de la mensualité ou 9168 euros sur l’ensemble de la durée du prêt.
Pas d’amélioration pour le compte d’épargne
Les rendements des comptes d’épargne restent par contre au niveau plancher, KBC/CBC venant encore d’abaisser les taux de sa formule Start2Save. Les taux sur les carnets de dépôt sont en fait peu influencés par les taux (à long terme) des marchés obligataires. En zone euro, ils dépendent davantage de la politique de la Banque centrale européenne qui a récemment prolongé ses mesures de rachat de titres jusque fin 2017 et n’entend donc probablement pas mettre fin à sa politique de taux nul/négatif avant 2018 au plus tôt.
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