Un nouveau président à l’IPI : “Il est urgent de pallier le manque de syndics”

Patrick Boterbergh, nouveau président de l'IPI, et Nicolas, président sortant Watillon,

L’Institut professionnel des agents immobiliers (IPI) a un nouveau président. Le néerlandophone Patrick Boterbergh reprend le flambeau du francophone Nicolas Watillon. Résoudre la pénurie de syndics s’inscrit comme une des priorités du nouveau président.

C’est une première ! En 30 ans d’existence, l’IPI n’a jamais été dirigé par un président n’exerçant ni la profession de courtier ni de syndic. Patrick Boterbergh est le CEO de Korfine, un groupe de services qui épaule les agents immobiliers en leur proposant des services liés à la mise en location : garanties locatives, états de lieux, enregistrement des contrats, etc. “Je vois plutôt cela comme un avantage, répond Patrick Boterbergh. Mon parcours me donne un regard frais et enrichissant sur la profession, sous un angle différent. En même temps, je suis en contact étroit avec le secteur : par mon activité, j’ai des échanges quotidiens avec des agents immobiliers et je sais exactement ce qui se passe, quelles sont les attentes et les besoins. De plus, les courtiers partagent beaucoup avec moi, peut-être justement parce que je ne suis pas un concurrent. Et pour être tout à fait clair : je dispose bien de l’agréation, je suis un agent immobilier agréé.”

30 années d’existence

Le nouveau président entame son mandat alors que l’Institut fête cette année ses 30 années d’existence. Malgré cet âge respectable, le grand public, mais aussi certains agents immobiliers, ignorent encore en partie la mission de l’IPI.

Le président sortant, Nicolas Watillon, clarifie la situation : “Cette mission est réglementée par la loi et comprend trois volets : organiser et contrôler l’accès à la profession, veiller au respect de la déontologie et superviser le travail du service d’enquête, qui met hors circuit les faux agents immobiliers qui exercent sans agrément de l’IPI.”

Patrick Boterbergh souligne que toutes ces tâches “bénéficient avant tout au consommateur.” Il ajoute : “Tout le monde est un jour confronté à une transaction immobilière. Pour le consommateur, c’est rassurant de pouvoir compter sur un agent immobilier professionnel fiable. Et si une faute déontologique est malgré tout commise, il peut déposer une plainte auprès de l’IPI. Pour moi, la meilleure preuve de l’utilité de l’IPI est l’augmentation constante de la part de marché des agents immobiliers.”

L’ancien et le nouveau président sont unanimes : l’IPI a prouvé sa légitimité au cours des 30 dernières années. “La professionnalisation du métier a fortement progressé sous l’impulsion de l’IPI,” affirme Nicolas Watillon. “De plus, notre fonctionnement est cité en exemple. D’autres ordres professionnels en Belgique nous regardent avec admiration, et des collègues étrangers m’ont plusieurs fois confié qu’ils étaient jaloux de notre organisation.”

Un compromis à la belge

Nicolas Watillon salue également la bonne entente au sein de l’IPI, où néerlandophones et francophones collaborent de manière collégiale, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. “Pour qu’une décision soit prise au Conseil national (l’organe ‘législatif’ de l’IPI, ndlr), il faut toujours deux majorités : une majorité simple et une majorité par groupe linguistique. Le Bureau, l’organe exécutif, est composé de quatre membres et décide sur la base du consensus. Nous devons donc toujours trouver une solution ensemble ; le président ne peut pas imposer une décision. Cela signifie que le compromis à la belge est bien vivant à l’IPI. Et cela fonctionne, mais cela exige un climat constructif. Sinon, on risque de bloquer l’institution.”

Quelles sont les priorités de Patrick Boterbergh ? “Nous sommes ambitieux, et comme l’a dit Nicolas, il faut une bonne ambiance pour pouvoir avancer sur plusieurs dossiers. Le manque de syndics reste un défi. La récente campagne d’image a permis une légère amélioration, mais elle reste insuffisante. Le problème, c’est que le métier est peu connu. Non seulement du grand public, mais aussi des jeunes qui doivent choisir une formation ou une carrière. Nous allons poursuivre cette campagne d’image en collaboration avec d’autres acteurs du secteur, et nous voulons aussi travailler avec des partenaires publics comme le VDAB ou le Forem, des instituts de formation et des hautes écoles. Par ailleurs, la réglementation sur les associations de copropriétaires (ACP) doit être mise à jour. Elles doivent pouvoir prendre des décisions plus simplement. L’exigence actuelle d’une majorité des trois quarts bloque trop souvent des décisions essentielles. Le statut du syndic doit également être revu.”

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