Les maisons à 1 euro, c’est une chose… la rénovation, en est une autre : voici combien peuvent coûter les travaux
Les maisons à un euro peuvent attirer des personnes qui veulent acheter une résidence secondaire bon marché. Mais elles sont à l’abandon et les rénovations peuvent vite coûter cher, et prendre du temps.
Les maisons à vendre, aux prix d’un euro symbolique font régulièrement l’actualité. Italie, Croatie, France… Il s’agit de projets communaux pour relancer la région. Les maisons sont donc à l’abandon et nécessitent des travaux de rénovation.
La Sicile, île italienne en Méditerranée, était la première à lancer une telle offre. C’était en 2018 environ, et cinq ans après leur achat, des (heureux) propriétaires se livrent dans les pages de CNBC, sur le parcours qu’est une telle acquisition et surtout la rénovation.
Un demi-million d’euros
Déjà, il faut savoir que les villes siciliennes n’ont pas toutes organisé la vente de la même manière. Sambuca di Sicilia par exemple a vendu les maisons aux enchères, pour une mise de départ d’un euro. Meredith Tabbone, une Américaine âgée de 44 ans et originaire de Chicago, a donc dépensé 5.900 euros (frais compris) pour mettre la main sur une maison dans cette bourgade.
Les coûts immobiliers ne se sont pas arrêtés là : Tabbone a également acheté la propriété voisine, au propriétaire directement, pour la somme de 22.000 euros. De quoi quadrupler la surface, qui atteint 250 mètres carrés. Le tout sur 18 pièces.
Les travaux ont ensuite duré quatre ans environ. Casser des murs pour relier les deux habitations, agrandir des pièces, nouvelles terrasses, renforcer la structure… La femme, dont l’arrière-grand-père était originaire de Sambuca di Sicilia et qui a adopté la nationalité italienne depuis, en a eu pour 425.000 euros de travaux (contre un premier budget de 140.000 euros). Soit plus de 450.000 euros en tout. Mais il faut le dire, l’intérieur correspond à un certain luxe (murs blancs, bibliothèques intégrées dans les murs, etc.), qui a son prix.
35.000 dollars, pour l’instant
Tout le monde n’investit pas ce budget-là dans sa maison sicilienne. Rubia Daniels, Californienne de 50 ans, en a par exemple eu pour un budget dix fois moins élevé. Pour la maison, située à Mussomeli d’abord : elle s’est effectivement vendue à un euro. A quoi il faut ajouter 500 euros de commission d’agent immobilier et 2.800 euros pour l’acte du notaire. Soit 3.301 euros au total… Ou plutôt 9.903 euros, comme Daniels a acquis trois maisons d’un coup.
Elle souhaite en faire une maison de vacances, un restaurant et un centre de wellness, respectivement. Pour un budget prévu de 20.000 dollars, rien que pour la maison, elle est déjà à 35.000 dollars de dépenses. Et les travaux ne sont pas encore terminés : une galerie d’art et un atelier d’artistes doivent encore être faits. Mais la nouvelle cuisine est déjà posée, tout comme les finitions (au marbre) dans la maison, et les murs en pierre sont restaurés. Le budget est moins élevé que celui de la première propriétaire, mais le style est plus rustique (avec des pierres apparentes, par exemple).
Ajoutons que comme ces maisons sont vendues dans des zones dépeuplées, les entreprises de construction se font plus rares. Les travaux peuvent donc vite prendre beaucoup de temps, car le calendrier des entreprises présentes est plus rapidement complet. Puis l’acheminement des marchandises prend son temps aussi.
Lutter contre la tombée en ruines
Certains projets communaux de “maisons à un euro”, comme en Croatie sont censés attirer des résidents permanents pour repeupler une ville. Ceux qui veulent acheter une maison de vacances sont donc bannis. Mais la Sicile compte aussi attirer des personnes qui désirent avoir une résidence secondaire, comme ces deux Américaines.
“Troina est un village médiéval avec un centre historique qui a souffert de l’abandon et du dépeuplement au cours des dernières décennies. Avec le projet ‘maisons à 1 euro’, nous voulons également impliquer les étrangers intéressés à vivre quelques mois par an ou pour des périodes de repos ou de vacances dans un petit village accueillant, vivable et offrant de nombreuses possibilités”, assumait l’ancien bourgmestre de Troina, Fabio Venezia, dans les pages d’Idealista lors du lancement du projet en 2021.
Car ces achats et rénovations permettent ainsi de refaire la façade des centre-villes, qui tombent en ruines. Un pas en avant, même si certains de ces nouveaux résidents seront absents une partie de l’année et que les villages devront alors vivre au rythme des saisons touristiques. Venezia espère en tout cas qu’une “contagion culturelle” puisse se créer et que ces résidents tombent ainsi sous le charme de la Bella Sicilia.
Secondes résidences
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici