Le marché de l’appartement neuf dans le Hainaut a été divisé par deux

Domaine d’Epinlieu Ce projet de Thomas & Piron développé à Mons comprend 323 logements, dont 144 appartements. Logements publics et maisons “kangourous” font également partie du projet. © Arcea, Bureau d’Etudes Lenchant et SIA

Coup d’arrêt pour le marché de l’appartement neuf dans le Hainaut. Le stock a été divisé par deux en un an. Mouscron et Tournai restent deux locomotives du marché. Les prix se stabilisent, avec une hausse de 2,6% en un an.

Marche arrière toute pour le marché hainuyer de l’appartement neuf. S’il connaissait d’importantes envolées ces dernières années, son offre a diminué de moitié en un an. On ne dénombre plus que 877 unités mises en vente pour le moment. Simple coup d’arrêt ou signal plus inquiétant? Il est prématuré de se diriger vers l’une ou l’autre option. C’est surtout l’offre à Mons et dans les communes avoisinantes qui semble la plus impactée.

Selon les chiffres collectés pour Trends-Tendances par Smartblock, spécialiste de l’analyse des données de l’immobilier résidentiel, le prix médian hainuyer est de 2.351 euros/m2, en hausse de 2,6% par rapport à l’an dernier et de 8,4% par rapport à il y a trois ans. Soit 1.000 euros de moins que ce que l’on retrouve en Brabant wallon. Les prix sont toujours relativement homogènes dans toute la province. L’appartement standard d’une chambre se vend en moyenne à 181.125 euros (pour 66 m2), le deux chambres à 259.600 euros (pour 91 m2).

Seules Tournai et Braine-le-Comte se différencient avec des prix bien plus élevés. Pour cette dernière entité, c’est surtout lié à l’un ou l’autre projet plus spécifique. Tournai concentre donc pour le moment une offre particulièrement élevée, avec 162 appartements mis en vente. Les prix sont en hausse de 5,9% par rapport à l’an dernier et de 20% par rapport à 2020. Le prix médian est affiché à 2.903 euros/m2, soit le plus élevé de la province.

© National

Parmi les nouveaux projets, citons les Jardins de la Pasture (REIM), 7ème Art (Cit Red), la Cimenterie Delwart (Kairos), la Corne Saint-Martin (Matexi), L’Orée de la Bozière (Bouygues Immobilier), l’Ecole Buissonnière (Agira), les Terrasses de la Renaissance (Colbert Investissement), la Résidence Léon Thiébaud, la Résidence Reine Astrid de même que les Jardins de la Melle (Jorion Desmet Immobilier). Ajoutons que, non loin de là, à Antoing, Tradeco Green City construit 36 appartements dans le projet O’Escaut.

Les prix sont relativement homogènes dans toute la province.

A Mouscron, la dynamique reste forte. Si les prix n’ont grimpé que de 2,7% en un an (à 2.452 euros/m2), l’offre est toujours bien présente. Et ce dans des projets tels que La Résidence des Trois Moulins (Groep Huyzentruyt), la Résidence Mozart, le Sarma, le Village du Castert (Les Promotions du Castert), Les Terrasses, Résidence La Verdure (Verdure) et Central Park (Tradeco Green City).

Mons et ses communes avoisinantes restent un important vivier d’appartements même s’il est en baisse. On dénombre 111 appartements mis en vente dans la cité du Doudou. Les prix y ont très peu évolué depuis trois ans (+ 3,3%), avec une offre qui tourne actuellement autour d’un prix médian de 2.288 euros/m2. En termes de projets, citons Maisières (Aboreal), les Trois Mats (Thomas & Piron), la Maison du Gouverneur (Thomas & Piron), Les Lisières d’Havré (Matexi), Cross Project (Eckelmans), le Chant de l’Orée (Aboreal) et le Clos des Artistes (Delzelle).

Charleroi ne séduit pas encore

Les communes les plus proches du Brabant wallon (Enghien, Seneffe, Braine-le-Comte ou Soignies) connaissent toujours une offre élevée. Elles restent particulièrement plébiscitées par les promoteurs. Le prix médian est de 2.877 euros/m2 à Braine-le-Comte. Il est en hausse par rapport à l’an dernier (+ 8,1%) et grimpe de 29% comparé au stock d’il y a trois ans. Parmi les projets en cours, relevons Héris Amadeus (K&W), Les Aulnées (Delzelle), Arborescence (Aboreal) et la Résidence du Moulin de Beaurepaire à Soignies, Agora Braine (Delzelle), le Champ du Moulin (DCB) et le Clos de la Houssière (iMoges) à Braine- le-Comte, Cœur de Jurbise à Jurbise (Delzelle), la Résidence Silendre (ECA) et Le Criquet (Feeling Green) à Enghien ou encore la seconde phase des Deux Ecluses (Equilis) à Seneffe.

Enfin, à Charleroi, les promoteurs hésitent toujours à se lancer. Le marché immobilier dans le centre-ville est essentiellement dynamisé par des rénovations. Pour trouver des appartements neufs, il faut se déplacer de quelques kilomètres, en périphérie. Dans les projets situés dans les communes avoisinantes, avec le Verger la Chapelle à Gilly, les Terrasses de Courcelles et la Résidence Hulin à Courcelles, le Clos du Blautie à Gougnies, Le Cap (Lixon) à Pont-à-Celles ou encore Val au Bois (Concept Confort) à Marcinelle. Les prix à Charleroi sont dans la lignée de la moyenne provinciale à 2.367 euros/m2, stables depuis deux ans.

L’avis de l’expert : Ludovic Peeters Cogérant de Like Immo

Comment se porte le marché du neuf à Mouscron et à Tournai ?

L’offre reste conséquente. Ce que l’on constate depuis quelques années maintenant. Le rythme de ventes tourne bien évidemment au ralenti ces derniers mois, comme un peu partout. Nos commercialisations n’y échappent pas et prennent beaucoup plus de temps à se boucler. Le neuf est à moment charnière vu la conjoncture.

Vers quel type de bien s’oriente la demande ?

Nous restons principalement sur des appartements d’une et deux chambres. Les personnes qui ont vendu leur maison et achètent un appartement en centre-ville sont bien évidemment moins impactées par la hausse des taux. Elles ne regardent pratiquement pas à cela. C’est le confort avant tout. Ces éléments permettent de maintenir une certaine dynamique. D’autant que, dans le neuf, la marge de négociation est faible. On peut obtenir quelques pour cent si on achète quatre ou cinq unités d’un coup. Et encore…

Un conseil pour les investisseurs ?

Je crois beaucoup à l’avenir des villages, j’en orienterais certains dans cette direction. D’autant que les locataires restent souvent pendant des durées plus longues. Pour le reste, cela dépend des profils d’investisseur. L’immobilier augmente plus rapidement dans les centres urbains. Le volet énergétique reste primordial, de même que la localisation.

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