La start-up Blockus propose d’investir dans un logement étudiant à partir de 20 euros
Les fondateurs de la start-up Blockus ont comme projet d’offrir des loyers abordables aux étudiants. Ils lancent une levée de fonds afin de rendre opérationnel leur projet d’ici le printemps.
Aujourd’hui, 4 étudiants sur 10 rencontrent des difficultés à se loger et la pénurie de logements en est une cause majeure. D’un autre côté, plus d’une personne sur deux aimerait investir dans l’immobilier traditionnel, mais n’en a pas les moyens. Les banques exigent des fonds importants pour obtenir un prêt immobilier, et les frais d’entrée sont élevés.
Partant de ces constats, Alexandre Bartel et Mehdi Idjennadene, deux amis originaires de Charleroi ont eu l’idée de créer leur start-up: Blockus. Ils travaillent depuis deux ans sur ce projet innovant de démocratiser l’investissement dans l’immobilier à destination des étudiants. Les jeunes entrepreneurs comptent proposer, via une plateforme encore en construction, des biens abordables situés autour d’universités ou d’écoles supérieures que tout un chacun peut acquérir via un financement participatif.
Investir dans un bien dès 20 euros
« Pendant nos études, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un problème systémique entre l’offre et la demande en matière de logements étudiants. L’offre est beaucoup moins importante que la demande, ce qui entraîne des loyers impayables pour un très grand nombre d’étudiants”, explique à Trends Tendances Alexandre Bartel, l’un des fondateurs de Blockus. “D’une part on veut permettre à n’importe qui d’investir dans l’immobilier dès 20 euros et d’autre part, de réserver ces logements uniquement aux étudiants pour faire croître l’offre partout en Belgique face à la demande exponentielle.”
Blockus se développe au sein de l’incubateur Charleroi-Entreprendre et BeCentral. Les deux fondateurs sont actuellement en phase de levée de fonds. Des discussions sont en cours avec plusieurs investisseurs pour réunir une somme comprise entre 350.000 et 500.000 euros, afin de concrétiser leur activité. “Cette somme est nécessaire pour obtenir les agréments juridiques pour commencer notre activité et pour pouvoir exécuter notre plan marketing”, stipule Alexandre Bartel. Les deux jeunes entrepreneurs de 25 ans espèrent achever leur levée de fonds d’ici la fin de l’année.
La vente basée sur la “tokénisation”
Comment cela fonctionne-t-il concrètement? Blockus va proposer sur sa plateforme un projet immobilier spécifique à la vente. Les coûts associés comprendront les frais divers liés aux actes (12,5 % à Bruxelles et en Wallonie), la commission réservée par la start-up de l’ordre de 10 % et une estimation du montant nécessaire pour les travaux de rénovation d’environ 10%. Les investisseurs peuvent alors décider d’y investir le montant qu’ils souhaitent. Il est déjà possible d’investir à partir de 20 euros, sans limite maximale. Une fois que le prix de vente affiché sera atteint, le bien sera acheté par Blockus et chaque investisseur en détiendra des actions.
« Pour le printemps 2024, nous devrions proposer notre premier bien sur notre plateforme. Nous aimerions l’acquérir à Mons, une ville que nous connaissons très bien, car nous y avons réalisé nos études. Le projet, tous frais compris, se situera entre 350.000 et 400.000 euros. Cela équivaut à une quinzaine de chambres étudiants. Pour les prochains biens, tout va dépendre des opportunités et de l’attractivité du marché», explique Alexandre Bartel, qui, ambitieux, nous annonce déjà la prochaine étape: s’attaquer au marché français.
“Un loyer correct” et une “rentabilité acceptable”
La particularité de Blockus est de se baser sur la technologie blockhain pour “tokéniser” les biens immobiliers proposés. “C’est la technologie sur laquelle fonctionnent les cryptomonnaies. Mais cela n’a rien à voir avec les monnaies virtuelles qui ont souvent une mauvaise réputation à cause de leur volatilité”, tient à préciser Alexandre Bartel.
Il nous détaille le principe: “L’investisseur pourra acquérir un ou plusieurs jetons dont la valeur nominative sera égale à 20 euros. Il n’y a pas de limites d’achat. Le ticket moyen se situe entre 500 et 1000 euros. Pour 1000 euros de tokens, l’investisseur reçoit donc 50 tokens inscrits sur la blockchain. La rentabilité locative est calculée au préalable. Les loyers versés par les locataires seront ensuite redistribués aux investisseurs en fonction des tokens qu’ils possèdent”.
Blockus veut apporter de la valeur aux deux parties afin d’atteindre un équilibre entre une rentabilité intéressante pour l’investisseur et un prix abordable pour les étudiants.
Alexandre Bartel, cofondateur de Blockus
Les fondateurs assurent que les étudiants locataires paieront un loyer « correct », même s’ils veilleront également à offrir une rentabilité « acceptable » à leurs investisseurs. “Nous visons une rentabilité moyenne brute située entre 6 et 11 %”, avance Alexandre Bartel. “Blockus veut apporter de la valeur aux deux parties afin d’atteindre un équilibre entre une rentabilité intéressante pour l’investisseur et un prix abordable pour les étudiants. Les biens proposés à la location seront dans la moyenne du marché, pas trop chers mais aussi de bonne qualité, car nous visons des logements aussi performants énergétiquement”, ajoute le cofondateur de la start-up.
Dans un second temps, les fondateurs de Blockus ont également l’idée de mettre en place un marché secondaire sur lequel les investisseurs pourront vendre leurs tokens s’ils veulent trouver une liquidité directe. Blockus prendra dans ce cas une commission de 2,5% sur chaque transaction.
Medhi Idjennadene et Alexandre Bartel travaillent tous les deux à 100% sur la plateforme. Ils sont épaulés de 7 personnes actives dans la communication, le développement technique ou encore l’expertise immobilière qui y travaillent en tant que “side project”.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici