Encore au moins une année de vaches maigres pour la construction de logements neufs

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Embuild, la coupole qui réunit les fédérations de la construction, dresse un bilan critique pour le secteur et en appelle aux responsables politiques à tout niveau pour soutenir et relancer l’activité.

Selon Embuild, le secteur qui souffre le plus pour l’instant est celui de la construction de logements neufs, plombé par l’augmentation des prix des matériaux et le triplement des taux hypothécaires. Le recul atteint -7% cette année et devrait encore subir une nouvelle baisse de -5% l’an prochain. Le secteur de la rénovation de logements n’est guère plus fringant.

Le seul point positif pour l’instant concerne les travaux d’infrastructure, qui enregistrent une hausse de l’ordre de 5% cette année et qui devraient rester soutenus jusqu’aux prochaines échéances électorales, tous les pouvoirs publics multipliant les chantiers pour l’instant.

Face à cet état des lieux peu édifiant, Embuild a multiplié les appels à l’aide à tous les niveaux de pouvoir (européen, fédéral, wallon, bruxellois et flamand) avec des propositions de solutions pour soutenir tous les secteurs qu’elle a pour mission de défendre.

Mobiliser les demandeurs d’emploi et d’asile en Wallonie

«Afin de résorber la pénurie de main-d’œuvre qualifiée structurelle à laquelle le secteur est confronté, nous proposons de mobiliser les demandeurs d’emploi, les demandeurs d’asile et les femmes en leur assurant un travail durable», risque Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie.

En matière de logements abordables, Embuild Wallonie demande une réforme fiscale immobilière forte afin de diminuer les droits d’enregistrement pour l’acquisition de logements performants ou pour lesquels des travaux d’amélioration énergétique sont prévus, mais aussi d’optimiser des mécanismes tels que le chèque-habitat, les primes à la rénovation, les prêts 0%. «Il faut une progressivité raisonnable dans toutes les mesures d’imposition ayant un impact sur le coût des travaux et ne pas décourager l’investissement privé par des mesures fiscales contre-productives», prône Hugues Kempeneers.

Et pour soutenir la rénovation énergétique du bâti, bien trop lente pour l’instant, la fédération de la construction wallonne propose de revoir les procédures urbanistiques qui ont tendance à décourager les propriétaires d’effectuer des travaux et d’instaurer une obligation de rénovation en cas de transfert de propriété d’un bâtiment existant. «Les bâtiments présentant les performances les plus faibles doivent être rénovés en priorité, avec le soutien des autorités», insiste Embuild Wallonie.

Des coûts de gestion prohibitifs à Bruxelles

En se référant au plus de 500.000 logements qui doivent encore être rénovés en Région bruxelloise, Embuild.Brussels estime qu’il faudrait lancer en moyenne 50 rénovations par jour pour atteindre les objectifs européens fixés à l’horizon 2050. «Dans la capitale, les coûts administratifs de gestion des chantiers sont 10 fois plus lourds à porter que dans les deux Régions voisines. Les investisseurs potentiels y perçoivent donc le processus de construction comme plus complexe, coûteux et incertain; et cela conduit à une diminution de l’activité économique dans la ville, à une perte d’emplois et à une diminution de l’accessibilité financière des logements pour les Bruxellois», résume Jean-Christophe Vanderhaegen, le patron d’Embuild.Brussels, qui en appelle à un sursaut rapide des autorités bruxelloises pour limiter la rage taxatoire qui frappe le secteur qu’il défend.

Pour ce dernier, l’augmentation des coûts des logement – de l’ordre de +30% entre 2014 et 2021 – et la baisse importante de la mise en vente des appartements neufs contribuent à amplifier l’exode urbain et amorcent une crise du logement sans précédent.

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