Une culotte menstruelle chauffante et un distributeur de boissons sans déchets : voici les prochaines pépites de la tech wallonne

Le jury et les gagnants du concours. © WSL

La finale du concours Startech, véritable tremplin pour des projets d’étudiants en ingénierie, s’est tenue ce jeudi. La première place revient à une solution pour soulager les règles douloureuses, la deuxième à une machine pour lutter contre la surproduction de déchets. Voici les portraits des nouvelles pépites de la tech wallonne.

Qui sera la prochaine pépite de la tech belge, écrivions-nous jeudi. Le soir, le verdict est tombé. Le jury professionnel du concours Startech de l’incubateur technologique WSL, composé de représentants du monde entrepreneurial (Didier Leboutte pour WSL, Jean-Pierre Di Bartolomeo pour Wallonie Entreprendre, Philippe Lachapelle pour Awex), Olivier Dupont pour Lambda X, Fabrice Brion pour I-care et Stéphanie Gowenko pour Xérius) désigne le projet Peach comme vainqueur de la 12e édition. Kiwo est son dauphin.

“Accompagner les entrepreneurs dès les débuts de leur projet fait partie de l’ADN de WSL. L’innovation et l’esprit d’entreprendre passent par des moments de célébration, mais aussi par beaucoup, beaucoup de travail. Startech n’est qu’un début!”, souligne Laurent Gilis, en charge de Startech.

Des éditions précédentes avaient par exemple remportées par Sunslice, qui vend aujourd’hui des panneaux solaires portables (à fixer sur un sac à dos par exemple) et des batteries et Get Your Way, qui commercialise des lunettes intelligentes pour le monde professionnel.

Des bandes chauffantes pour des règles douloureuses

Peach est un projet qui regroupe quatre étudiants. Clément en ingénierie civile, Lucie en ingénierie biomédicale, Maria en ingénierie chimique et Mélissa en ingénierie électrique. Il leur reste un an ou deux à faire avant de terminer leurs études. A part Maria qui étudie désormais à l’UCLouvain, les trois autres participants viennent de l’Université de Liège. Ensemble, ils développent une culotte menstruelle chauffante.

“Pour les règles douloureuses, de nombreuses filles utilisent des bouillottes. Mais ce n’est pas toujours pratique, car on peut pas les emporter avec soi”, nous explique Mélissa Kaci. Le projet Peach veut donc trouver une solution à ce problème, et se penche sur des bandes chauffantes qui peuvent être intégrées à des culottes. Elles peuvent simplement être portées sous des vêtements, à toute heure.

“Nous sommes encore au stade de prétotype”, continue Mélissa. “On a les bandes chauffantes, et on fait des tests pour voir si la chaleur fonctionne bien. On adapte en fonction des retours des femmes.” L’équipe est encore en phase de recherche et de développement, et doit notamment encore résoudre la question de la position des bandes : sur le bas du ventre, dans le bas du dos… ou les deux ? Tout comme la question de la taille de la batterie.

Mélissa est en tout cas enthousiaste pour la suite : après les études, l’équipe compte bien continuer le projet et le lancer comme entreprise. La récompense du concours, une mission économique au Texas avec l’Awex (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers) pourrait être un premier coup de pouce.

Un distributeur de canettes… sans canettes

Deuxième place pour les louvanistes de Kiwo, quatre ingénieurs civils en première et deuxième master. “On est parti du principe qu’on consomme énormément de canettes. Les poubelles sont tout le temps remplies et on paie des gens pour les vider. Ce n’est pas normal que ce soit encore comme ça alors qu’on est dans un monde où on veut arrêter les déchets. On ne peut pas continuer comme ça”, nous explique Thibault Sonnet, représentant le projet.

L’équipe derrière Kiwo a donc développé un distributeur de boissons sans déchets. Au lieu d’acheter une canette à la machine, l’on vient avec sa propre gourde, qui sera remplie et pressurisée. “On travaille sur nos propres gourdes, équipées d’une puce NFC (comme le chip des cartes bancaires, NDLR), pour qu’il soit possible de payer simplement en déposant son récipient”, détaille Thibault.

Il fait état d’économies importantes : les sodas sont composés à 80% d’eau. “Il y a donc des camions entiers qui transportent essentiellement de l’eau pour remplir des distributeurs”, ajoute-t-il. La machine de Kiwo fait beaucoup plus simple : elle est directement connectée à une arrivée d’eau. Les goûts, développés par la société belge Buddy, sont ajoutés, tout comme du dioxyde de carbone, et la boisson est servie. Le distributeur développé par les jeunes ingénieurs ne fait donc qu’un tiers de la taille d’une machine classique.

Eux aussi sont encore à l’étape de prototype. La prochaine étape sera de faire tester le projet et d’avoir du feedback, pour continuer à le développer. Ils ont intégré un incubateur dédié à des projets étudiants et prévoient une levée de fonds. Après leurs études, ils comptent également se lancer à fond. Comme récompense pour la deuxième place à Startech, ils obtiennent un bon de 1.000€ de Wallonie Entreprendre pour les aider à concrétiser leur projet.

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