Comment les vélos Cowboy veulent séduire plus de clients

© Cowboy
Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

La start-up bruxelloise de vélo électrique se dote d’une nouvelle technologie, de nouveaux coloris et de 10 millions d’euros avec l’espoir de séduire un public toujours plus nombreux.

Le spécialiste bruxellois du vélo électrique est en pleine croissance. Ambitieuse dans ses levées de fonds (plus de 100 millions d’euros jusqu’ici), son attaque internationale (elle vend sur plusieurs gros marchés européens), elle l’est aussi dans la largesse de son public cible. Si elle vise, depuis le début, le grand public avec ses vélos électriques connectés, la start-up Cowboy séduisait initialement plutôt les jeunes urbains (masculins) branchés. Son premier modèle assez sportif, avec un cadre pour homme, positionnait la firme sur ce créneau malgré une communication léchée et soignée pour tenter de toucher tous les cyclistes. Puis, un nouveau modèle sans barre centrale avait de quoi plus attirer le public féminin tout en restant assez axé sur les profils citadins.  

Désormais, la jeune pousse bruxelloise passe à la vitesse supérieure dans sa course à l’élargissement de son public cible. Elle vient d’annoncer une technologie baptisée AdaptivePower qui détecte les changements dans les conditions environnementales et fournit la puissance adéquate de manière à ce que le cycliste rider puisse maintenir sa cadence et améliorer ses performances. Concrètement, cela signifie que la conduite est encore bien plus fluide, y compris dans les montées. « L’idée de développer cette technologie est née à la suite d’un article dans un média américain précisant que nous avions développé le meilleur vélo au monde… sauf pour San Francisco », se souvient amusé Tanguy Goretti, co-fondateur de Cowboy.

La base pour de nouveaux modèles

Grâce à cette technologie software qui s’appuie sur des capteurs dans le vélo et sur des algorithmes spécifiques, les responsables de la start-up sont persuadés qu’ils offrent un avantage fonctionnel de taille. Selon eux, celui-ci permettra, d’une part, d’attirer un public plus large (en ce compris les femmes) et, d’autre part, de développer à terme, « de nouvelles formes du vélo, concède Adrien Roose, CEO de Cowboy. Cela va nous permettre d’élargir la gamme de façon efficace dans les mois et années à venir. Cette technologie sur l’assistance électrique va nous permettre d’offrir des solutions pour des usages plus intenses demandant en transport de personnes ou de colis. Pour des trajets plus vallonnés, dans les champs ou les bois, ou des trajets plus rapides. »

A terme, la start-up devrait élargir sa gamme de vélos avec, peut-être, des design différents voire des catégories spécifiques qui lui permettront de toucher de nouveaux utilisateurs. Si elle ne le dévoile pas aujourd’hui, rien n’empêcherait Cowboy de proposer des vélos cargos, une catégorie en croissance. Cowboy propose aussi désormais de nouveaux coloris de vélos (3 nouvelles couleurs) de nature à séduire les femmes, notamment. De quoi doper le nombre d’unités vendues, son principal objectif pour réussir son pari de croissance et atteindre la rentabilité.

Le défi de la rentabilité

Elle n’y est (vraiment) pas pour l’instant, après des années où ses plans ont été chahutés en raison de la crise Covid et des soucis dans la chaîne mondiale d’approvisionnement. L’an passé, par contre, Cowboy a enregistré sa « meilleure année avec 41 millions d’euros de chiffre d’affaires et des ventes 2,7 fois plus importantes qu’en 2021 ». Elle perdait néanmoins encore beaucoup d’argent en 2022 (chiffres non publiés encore).  Raison pour laquelle elle vient encore de lever 10 millions d’euros (qui s’ajoutent à déjà plus de 100 millions d’euros déjà levés depuis 2016). Il faut dire que la jeune pousse nourrit de fortes ambitions pour s’imposer en Europe et a fait le choix du modèle de croissance par levées de fonds. Un pari risqué et souvent critiqué. Les fondateurs de Cowboy restent confiants malgré tout. « Pour 2023, nous enregistrons jusqu’à présent de fortes ventes, ce qui nous a permis de retrouver les niveaux de marge brute d’avant la pandémie et d’obtenir des fonds supplémentaires pour soutenir nos derniers développements de produits. » Ils comptent d’ailleurs arriver à la rentabilité, dans un avenir proche…

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