Scission de General Electric: la fin d’une époque de l’industrie américaine
General Electric a finalisé ce mardi sa scission en trois sociétés distinctes, marquant la fin d’une époque pour le précurseur des conglomérats industriels, autrefois emblème de la puissance commerciale américaine.
De grands groupes industriels optent pour la scission ou la cession de certaines activités parfois importantes. Cette stratégie doit permettre aux nouvelles entités de se focaliser sur leurs domaines d’expertise très variés et de générer plus de valeur pour les actionnaires. Dans les secteurs pharmaceutiques, Johnson & Johnson, GSK, Novartis sont passés par là. Le conglomérat 3M, connu notamment pour ses produits tels que le scotch et les post-it, a également opté pour la scission. En juillet 2022, il a annoncé la séparation de ses activités liées à la santé. La nouvelle société issue de cette division a été nommée Solventum.
Plus récemment, dans le secteur chimique belge, le groupe Solvay, actif dans la chimie et les matériaux, a acté sa séparation en deux sociétés distinctes (Solvay et Syensqo), afin de “libérer de la valeur”, selon ses dirigeants.
Pour sa part, le géant industriel GE, symbole de l’industrie américaine créé en 1892 par Thomas Edison, a finalisé ce mardi sa séparation en trois sociétés distinctes, totalement indépendantes et cotées à la Bourse de New York. Cette division représente l’aboutissement des efforts de son PDG Larry Culp pour revitaliser une entreprise en proie à des difficultés, notamment la crise financière de 2008, qui avait failli entraîner la faillite de sa division la plus rentable, GE Capital. L’importance de GE était telle que sa branche financière avait été jugée “trop importante pour faire faillite” par le gouvernement américain. “Mardi, avec le lancement réussi de trois entreprises publiques indépendantes, marque une étape historique finale dans la transformation pluriannuelle de GE”, a déclaré Culp.
GE Healthcare, GE Vernova et GE Aerospace
Dans les détails, GE Healthcare est la première à être sortie du giron de GE il y a un an. Elle regroupe toutes les activités de santé (imagerie, diagnostic). Elle est cotée sur le Nasdasq, sous l’étiquette GEHC.
La deuxième entité, baptisée GE Vernova rassemble les activités énergétiques de GE. Elle est officiellement cotée sur le New York Stock Exchange (NYSE, étiquette: GEV), depuis ce mardi. Son nom est un mot-valise entre “Verde”, en hommage à “l’écosystème verdoyant de la Terre“, et le latin “Novus”, pour “marquer le nouvelle ère à faible carbone”.
Enfin, GE Aerospace est le nouveau nom de GE à l’issue de la scission. Elle rassemble les activités aéronautiques (propulsion, services et systèmes) qui ont généré un chiffre d’affaires de 32 milliards de dollars en 2023, dont 29,9 milliards dans l’aviation commerciale et 9 milliards dans la défense.
GE Aerospace est cotée sur le New York Stock Exchange (NYSE), sous l’étiquette “GE” de son ancêtre. Le mois dernier, GE Aerospace a projeté un bénéfice d’exploitation d’environ 10 milliards de dollars en 2028, grâce à une forte demande pour ses produits et services, et a annoncé qu’elle visait un dividende initial correspondant à 30% du bénéfice net. Les analystes estiment désormais la valeur marchande de GE Aerospace à plus de 100 milliards de dollars après la division.
Chute de 20% à l’ouverture
Les activités aérospatiales et énergétiques du géant industriel ont donc entamé cette semaine leur cotation à la Bourse de New York en tant qu’entités séparées, plus d’un an après que ses activités dans le domaine de la santé (GE Healthcare) ont commencé à être cotées sur le Nasdaq.
Conséquence directe de l’achèvement de sa scission, General Electric a subi une chute d’environ 20 % sur le marché boursier. Un début balbutiant qui est courant dans ce genre de situation. Chez nous, Solvay en fait aussi les frais. En se scindant, le groupe espérait effacer sa décote de conglomérat. Trois mois plus tard, les deux titres affichent toutefois une perte cumulée de 5%.
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