Sam Altman, CEO de OpenAI, recherche 7.000 milliards de dollars pour un nouveau projet

OpenAI Chief Executive Officer Sam Altman

OpenAI a besoin de puces pour développer l’intelligence artificielle, mais l’offre ne suit que lentement. Sam Altman est à la recherche de fonds pour décupler la production. Mais le projet pourrait avoir du mal à se réaliser.

OpenAI a lancé ChatGPT en novembre 2022. Ce robot de conversation a envahi le marché en s’imposant comme une référence et en lançant une véritable course à l’IA. La maison mère a donc une grande influence dans le monde de l’IA… et des affaires. Mais elle ne pourrait pas pleinement déployer ses ailes.

Manque de matière première

C’est que… pour développer et utiliser l’IA, il faut des puces électroniques très puissantes. Mais la demande est actuellement beaucoup plus forte que l’offre, avertit régulièrement Sam Altman, CEO d’OpenAI. Cela limiterait la croissance d’OpenAI.

Le chef d’entreprise veut donc donner un énorme coup de pouce aux producteurs de puces électroniques, selon les informations du Wall Street Journal. Pour ce faire, il veut récolter l’énorme somme de 5.000 à 7.000 milliards de dollars. Il serait entre autres en négociation avec le gouvernement des Emirats Arabes Unis pour lever des fonds, indiquent des sources.

A titre de comparaison : la valeur de Nvidia, le fabricant des puces les plus utilisées pour l’IA, est de 1.800 milliards de dollars. En 2023, les prêts accordés aux entreprises américaines ne représentaient “que” 1.440 milliards de dollars. Ce nouvel appel à l’investissement représente donc une somme colossale.

Projet pharaonesque

Mais en quoi consiste le projet exactement? Il y a trois semaines, Bloomberg et le Financial Times rapportaient qu’OpenAI voulait lancer sa propre entreprise de puces. Mais l’objectif d’Altman, c’est surtout de transformer le secteur, pour produire plus et moins cher. Pour cela, il faut développer les usines qui produisent les puces, garantir l’apport de toute l’énergie nécessaire (c’est une production très énergivore) ainsi que bâtir des centres de données.

Concrètement, il s’agirait de partenariats entre OpenAI, des investisseurs et des parties prenantes, comme les fabricants de puces et les fournisseurs d’énergie. Ils injecteraient de l’argent, ensemble, pour construire des usines et les infrastructures nécessaires. Les fabricants de puces géreraient d’ailleurs ces usines et OpenAI se veut le principal client.

Lors de pourparlers avec Taiwan Semi-Conductor Manufacturing Company (TSMC), le numéro un mondial des puces en termes de ventes, Altman a en tout cas indiqué qu’il voudrait construire des “dizaines” d’usines dans les années à venir. L’argent viendrait des Emirats et TSMC serait en charge des puces. Il reste à voir ce qu’il va proposer aux autres fabricants.

Un parcours semé d’embûches

La vision d’Altman est un projet total, qui a besoin de partenaires à travers le monde. Mais les choix politiques vont actuellement dans l’autre sens : c’est plutôt une démondialisation qu’on observe. Les Etats-Unis ont préparé une enveloppe d’environ 50 milliards de dollars pour attirer les fabricants et les inviter à construire des usines sur le sol américain. L’Europe a mis 43 milliards d’euros sur la table pour un plan similaire.

Les pays soulignent que les puces sont un intérêt stratégique et critique et qu’il en va de la sécurité nationale. On observe donc aussi une levée de boucliers face à d’autres pays, comme la Chine. Les Etats-Unis ont interdit la vente de certaines puces (les plus puissantes) ainsi que du matériel pour les produire à la Chine. Les Pays-Bas, où siège ASML (qui développe les unités de production les plus performantes), ont suivi. Différents pays européens ont eux aussi interdit des ventes de parts d’entreprises du secteur à des entreprises chinoises.

Dans ce contexte protectionniste, Altman, avec ses investisseurs étrangers, pourrait avoir du mal à convaincre les responsables politiques. Ils pourraient craindre qu’un gouvernement étranger, comme ici celui des Emirats, gagne trop d’influence sur un secteur jugé comme critique et indispensable.

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