WorkBeats : le premier festival belge dédié au bien-être en entreprise

Isabelle Hoebrechts (au centre) est l'initiatrice du festival Workbeats.

WorkBeats, le premier festival dédié au bien-être en entreprise, aura lieu le 27 juin sur le site de Paradise City. Son Initiatrice, Isabelle Hoebrechts, est administratrice déléguée de 361°works, et présidente de la commission bien-être de Federgon. Elle dévoile pour Trends Tendances les ambitions de ce séminaire d’un genre nouveau.

D’où vous est venue l’idée de mettre sur pied ce festival ?

WorkBeats est né d’une initiative visant à introduire une nouvelle façon d’aborder la thématique du bien-être en entreprise. Ce séminaire d’un style nouveau aura lieu le jeudi 27 juin. Il rassemblera des professionnels de différents secteurs (manager, responsables RH, …) pour combler le fossé qui les sépare et développer une vision commune. Nous mettons en avant cinq domaines – le financier, le social, le physique, le numérique et le mental – qui sont cruciaux pour un environnement de travail et de vie sain, positif et inspirant. 

Le format et le lieu de ce festival sont aussi innovants,…

Le nom “WorkBeats” associe le mot “work”, parce qu’il s’agit du travail, et le mot “beats”, qui fait référence aux battements du cœur et des vibrations d’un festival de musique. C’est le premier de ce genre en Belgique. Nous investissons le site de Paradise City qui se déroule dans un environnement naturel, dans les jardins du château Ribaucourt à Steenokkerzeel. Le festival a une approche durable qui s’aligne sur nos valeurs. Il offre une expérience complète avec des conférences, des débats, des ateliers, des concerts, des DJ’s sets, de la nourriture saine ou encore, des expériences immersives et des remises d’Awards,…

Je voudrais souligner que l’évènement n’a pas de vocation uniquement commerciale. Tout bénéfice résiduel sera reversé à des organisations soutenant des causes telles que “Armen te kort”, “Afrodicact” ou “To Walk Again”.

WorkBeats ne se limite pas à l’organisation d’un séminaire classique ?

Il s’agit en effet de mobiliser les agences gouvernementales, les entreprises, les fédérations et les académiques. Un véritable changement dans le domaine du bien-être nécessite une collaboration et une compréhension entre toutes les parties prenantes. En les rassemblant, nous pouvons relever les défis collectivement et apporter des changements significatifs, car, il est clair que les choses vont devoir changer. Tous les chiffres régressent depuis des années, qu’il s’agisse du leadership, de la santé, des comportements toxiques, ou du burnout qui entraîne chaque année de nombreux malades de longue durée. Il faudra vraiment faire quelque chose de concret à ce sujet afin d’obtenir un changement de paradigme.

Qu’est-ce qui vous a motivé personnellement à lancer cet événement ?

Je suis présidente de la commission bien-être de Federgon, la fédération des prestataires de services RH, depuis de nombreuses années. Je suis également ambassadrice de l’assureur NN. Je collabore chaque année avec ce dernier sur une enquête sur le bonheur des Belges au travail et à la maison. Je remarque que les gens sont de plus en plus agressifs, intolérants et de moins en moins serviables. Nous sommes dans une spirale négative. Tout change à grande vitesse. Prenons l’exemple de l’IA que beaucoup de gens ne comprennent pas. Il est temps de remettre de l’ordre dans ce chaos en tant que personnes et organisations, mais aussi en tant que société. Que devons-nous changer et jeter à la poubelle ? À quoi devons-nous consacrer plus de temps et d’attention?

Cela vous tient-il à coeur?

Oui, j’aime accorder de l’importance aux liens humains. Je suis animée par la passion et la positivité. WorkBeats est le reflet de ma mission de longue date : donner vie au bien-être par une approche holistique qui encourage de nouvelles façons de penser et d’agir.

Vous insistez sur l’importance du terme “bien-être” qui ne doit pas être pris à la légère.

Le bien-être en entreprise est souvent utilisé comme un mot fourre-tout pour faire le buzz et du marketing alors qu’il doit être pris au sérieux au sein du département des ressources humaines. Il ne doit pas être utilisé pour jeter de la poudre aux yeux aux potentiels candidats à coup de cours de yoga et de conseils en nutrition. Non, le bien-être est une réelle approche stratégique et un processus de changement qui commence avec le CEO et son équipe de direction et qui doit être appliqué à toutes les strates de l’organisation.

Vous évoquez une dissonance entre la politique de bien-être des entreprises et le ressenti des employés.

Oui, c’est un problème courant. De nombreuses entreprises communiquent beaucoup sur le bien-être, mais la réalité sur le terrain, en interne, est souvent très différente. Notre objectif est d’en faire une priorité stratégique, intégrée dans toute l’organisation, de manière authentique et efficace.

Envisagez-vous d’aborder des problématiques comme le burn-out ou le harcèlement au travail ?

Absolument. Nous proposons des solutions pour prévenir l’épuisement professionnel, notamment en élaborant des politiques de prévention, en sensibilisant aux signaux de stress, et en offrant des parcours de soutien aux employés. Nous croyons fermement en une responsabilité partagée entre le gouvernement, l’organisation, le manager et l’individu.

Quelles pourraient être, selon vous, les solutions concrètes pour prévenir l’épuisement professionnel ?

Se concentrer sur les cinq thématiques que j’ai citées est un premier pas. Nous devons aussi veiller à connaître le bon fonctionnement de notre cerveau et à entraîner notre cortex préfrontal à l’adaptabilité. Il faut prendre conscience que le pouvoir, l’égo, l’argent et la peur sont nos pires ennemis.

Quels seront les point forts de Workbeats?

Nous avons invité 25 orateurs inspirants. Margriet Sitskoorn, professeur de neuropsychologie clinique, inaugurera le festival. Je suis impatiente de l’écouter car je suis fascinée par le cerveau depuis l’âge de 17 ans et Margriet a un talent remarquable pour simplifier les concepts complexes et illustrer le côté humain de notre cerveau. Ses idées sur le changement de comportement par le biais de conseils et d’astuces simples sont inestimables.

Je suis également intriguée par la collaboration entre Kees Klomp et Rudy Aernoudt. Ces deux professeurs d’économie de renom aborderont le thème du bien-être économique et financier avec un mélange de bon sens et d’humour, ce que je trouve rafraîchissant. Kees est connu pour son concept de l’économie du bien-être, tandis que Rudy combine l’économie avec une profonde compréhension de la nature humaine.

Comment voyez-vous l’avenir du bien-être au travail et de la culture d’entreprise ?

Nous devons rendre plus humaines, ou plutôt, « humaniser » nos organisations. Il s’agit d’accepter des perspectives différentes, d’écouter sans juger et de défendre des valeurs intemporelles de gentillesse, de positivité et de courtoisie. Efforçons-nous déjà d’être nous-mêmes plus authentiques, pas à pas.

L’avenir du bien-être au travail semble prometteur, avec une reconnaissance croissante de l’importance d’un environnement de travail sain. Mais il y a encore beaucoup de pain sur la planche. J’ai de l’espoir, sinon je n’aurais jamais organisé cet événement et je n’aurais pas trouvé autant de partenaires pour le soutenir financièrement.

Plus d’infos sur le festival Workbeats (NB: la plupart des conférences auront lieu en néerlandais et en anglais)

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