Semaine de quatre jours sans perte de salaire ? La sauce ne prend pas

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En septembre dernier, un test grandeur nature de la semaine de 32 heures sans réduction de salaire a été initié. Seules cinq entreprises se sont inscrites.

En Belgique, quand on parle de la semaine de quatre jours, il y a deux concepts qui peuvent nous venir à l’esprit. D’abord la semaine de quatre jours où les heures de jour libre sont étalées sur les quatre autres (qui durent alors 9,5 ou 10 heures), puis la semaine de quatre jours de huit heures sans perte de salaire.

Pour la première, l’idée a éclos au début de la législature. La possibilité légale de réorganiser sa semaine en quatre jours a vu le jour fin 2022. Un an plus tard, le bilan était plutôt mitigé.

Mais la deuxième proposition est plus récente. En septembre dernier, le ministre de l’Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) avait annoncé le lancement d’une phase test grandeur nature, sur base volontaire. Ce test doit durer six mois et sera encadré par les chercheurs du Bureau du Plan et de l’UGent. Les résultats sont attendus pour avril 2025.

Cinq entreprises

Plus de six mois plus tard, on en sait plus sur les inscriptions à ce test. Elles touchent à leur fin… et seulement cinq candidats se sont inscrits, rapporte L’Echo ce mercredi. L’engouement est donc plutôt limité. Et ce, malgré la carotte brandie, une réduction des cotisations sociales pour les participants. Puis le projet pourrait vite prendre l’eau, car les entreprises peuvent arrêter à tout moment.

Cinq, c’est peu comparé aux 500 entreprises et organisations qui avaient participé aux séances d’information. Une dizaine seulement a ensuite suivi la phase préparatoire à l’étude, retracent nos confrères, mais seulement la moitié d’entre ces potentiels candidats veut donc aujourd’hui participer à l’étude.

Tout ce que l’on sait d’eux, c’est qu’ils sont actifs dans le secteur non-marchand. L’idée de l’étude, pour qu’elle soit représentative, était de réunir des organisations de différentes tailles et de différents secteurs. Il faudra donc attendre les résultats pour en savoir plus sur leurs caractéristiques, tout comme pour connaître les raisons qui ont dissuadé les entreprises de s’inscrire.

Conjoncture

Les organisations patronales et entrepreneuriales, comme la FEB et l’UCM, avaient rapidement critiqué l’idée de la semaine de quatre jours, en septembre. Cela ferait augmenter le coût horaire, déjà élevé en Belgique, et nuirait à la compétitivité. Et cela réduirait encore les effectifs, alors que les entreprises sont déjà aux prises avec une importante pénurie de main d’oeuvre. Ces réalités ont peut-être dissuadé l’un ou l’autre candidat.

Mais selon l’argumentaire du ministre, une réduction du temps de travail, sans réduction de salaire, permettrait justement d’attirer des travailleurs grâce à un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle. Elle permettrait aussi de lutter contre des maladies professionnelles comme le burn-out et de remettre des malades de longue durée plus facilement sur le marché du travail (un plus pour l’emploi et pour les finances publiques). A voir donc si les entreprises participantes observeront du changement sur ces aspects-là.

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