Les employés plus âgés et haut placés préfèrent le télétravail
Les employés plus âgés et à haute responsabilité dans la hiérarchie des entreprises font de la résistance et rechignent à remettre les pieds au bureau, selon une étude récente de McKinsey, relayée par le Washington Post.
Après le télétravail intensif forcé de la période Covid, de nombreuses sociétés de par le monde s’efforcent de faire revenir leurs employés au bureau, certaines en vain.
Les jeunes travailleurs sont souvent réputés comme étant les plus férus du travail à distance. Pourtant, une nouvelle étude de McKinsey relayée par le Washington Post révèle que les employés de niveau intermédiaire à supérieur aux revenus élevés sont également attachés à la culture du travail à domicile et font tout pour maintenir ces politiques.
“Un groupe de talents qui a beaucoup d’influence“
Selon Brian Vickery, associé chez McKinsey cité par le Washington Post, “il s’agit d’un groupe de talents qui a beaucoup d’influence” sur la culture de l’entreprise et sur ce à quoi ressemble l’assiduité.
Dans cette enquête menée auprès de 13.000 employés de bureau dans six pays et publiée ce mois-ci, McKinsey a constaté que la plus grande partie des employés qui préfèrent de loin travailler à domicile sont ceux qui gagnent plus de 150.000 dollars. Seulement 9 % des employés gagnant moins de 50 000 dollars étaient du même avis.
Selon l’étude, 44 % des travailleurs seniors ont déclaré qu’ils préféreraient travailler à domicile. 50 % des employés de niveau intermédiaire ont dit la même chose, mais seulement 6 % des employés juniors partageaient ce sentiment.
La flexibilité, un attrait majeur pour recruter
Ces employés plus âgés déclarent même qu’ils quitteraient leur emploi s’ils étaient rappelés au bureau tous les jours. Ils déclarent être prêts à échanger plus de 20 % de leur rémunération pour travailler le nombre de jours qu’ils souhaitent à la maison. Les travailleurs seniors sont plus susceptibles d’avoir des aménagements de travail confortables chez eux ainsi que des tâches de garde d’enfants.
Certains employés déclarent notamment économiser 3.000 dollars par an sur les cafés, les déjeuners, l’essence et l’usure de leur voiture, et « qu’il est agréable de faire une lessive entre les réunions ». Pour eux, la vie est « tellement plus belle avec de la flexibilité ».
Les gens considèrent désormais cette flexibilité comme une attente et non plus comme un avantage
Matthew Saxon, directeur des ressources humaines chez Zoom
“Les gens considèrent désormais cette flexibilité comme une attente et non plus comme un avantage”, déclare Matthew Saxon, directeur des ressources humaines chez Zoom, cité par le Washington Post. La société permet aux travailleurs de choisir entre le travail à distance, le travail au bureau ou un mode de travail hybride. Les candidats très convoités prennent souvent leur décision en fonction de cette flexibilité, selon le DRH. “Nous avons accès à des talents que nous n’aurions pas eus autrement”, ajoute-t-il.
Les conclusions de cette étude prouvent que la flexibilité reste un attrait pour attirer et retenir les travailleurs les plus performants, selon McKinsey.
Certains employeurs espèrent que les nouvelles recrues montreront la voie du retour au bureau, même si ce n’est pas 5 jours par semaine.
Pénalisés chez Google
Les entreprises de la Silicon Valley ont des difficultés à faire revenir les employés au bureau trois jours par semaine. Pour remplir leurs campus à plusieurs milliards de dollars, elles sont prêtes à sortir l’artillerie lourde. Sauf que ce retour forcé n’est que peu goûté par des employés qui se sont habitués à une plus grande flexibilité. Chez Google, des employés risquent ainsi d’être pénalisés s’ils ne viennent pas assez souvent. Meta (Facebook) a averti que le travail sur place serait obligatoire trois jours par semaine à partir de septembre. Chez Amazon cette même mesure est obligatoire depuis mai. Une mesure qui ne s’est pas imposée sans heurts puisque la grogne s’y est même soldée récemment par une grève.
Chez Amazon, on admet qu’il faudra peut-être « du temps », l’entreprise s’est tout de même félicitée du regain « d’énergie, de collaboration et de connexions » au sein du bureau. Comprendre : il n’est pas question de faire marche arrière. Ce retour forcé avec un cadre strict a pourtant de quoi surprendre. Le 100% présentiel fait partie du passé selon de nombreux experts en ressource humaine.
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