La ménopause au travail, un sujet (un peu) moins tabou aux Etats-Unis
La ménopause et son cortège de symptômes plus ou moins intenses (bouffées de chaleur, insomnies, anxiété, problèmes de concentration, etc.) demeurent un sujet tabou en entreprise. Aux Etats-Unis, les mentalités évoluent à ce sujet.
Un quart des femmes ménopausées n’osent pas aborder leurs inconforts avec leur employeur. C’est ce qui ressort d’une étude récente conduite par Securex, le prestataire de services RH, et l’UGent.
Comme la ménopause survient entre 45 et 55 ans (âge moyen: 51 ans), son impact concerne un cinquième de la population active en Belgique. L’enquête de Securex révèle qu’une femme active sur trois est actuellement en ménopause. 87,6% d’entre elles sont ou ont été confrontées avec des symptômes. 55% déclarent en être gênées dans leur travail. Elles ont besoin de davantage de récupération et présentent des scores de burn-out plus élevés.
Si le sujet reste tabou, aux Etats-Unis, les mentalités sont doucement en train d’évoluer à ce sujet. Les symptômes de la ménopause y affectent 25% des personnes actives dans le pays. Un pourcentage faible, mais croissant d’employeurs déclare commencer à changer la façon dont la ménopause et ses symptômes sont traités sur le lieu de travail. Quinze pour cent des grandes organisations, contre seulement 4 % l’année dernière, indiquent qu’elles offrent actuellement ou prévoient d’offrir des avantages destinés à aider les femmes souffrant de ces symptômes, selon une enquête du cabinet de conseil en ressources humaines Mercer, relayé par CNN.
Impact négatif sur le travail
Une étude récente de la Mayo Clinic a révélé que 13 % des femmes ont déclaré avoir subi au moins une conséquence négative au travail en raison des symptômes liés à la ménopause au cours de l’année écoulée. Les conséquences négatives comprennent des absences répétées au travail, la réduction des heures de travail, la mise à pied ou le licenciement, ou la décision de démissionner.
“Le sujet même de la ménopause est tabou, en particulier sur le lieu de travail, ce qui risque d’exacerber le fardeau psychologique des symptômes de la ménopause”, notent les chercheurs de la Mayo Clinic. De nombreuses femmes actives essaient de ne pas attirer l’attention sur le fait qu’elles présentent des symptômes, par crainte de l’âgisme.
Comment agir en tant qu’employeur ?
Les employeurs peuvent agir pour rendre plus confortable le quotidien de ces travailleuses, rapporte CNN. Par exemple, de nombreuses entreprises américaines disposent de programmes de santé d’aide aux employées qui mettent ces derniers en contact avec des thérapeutes et en subventionnent le coût.
Il peut aussi être utile de permettre aux femmes de mieux contrôler la température de leur lieu de travail, ou de leur permettre de disposer de ventilateurs à leur bureau, avance Corina Leu, « senior health and benefits consultant” au sein de la société Mercer.
Sensibiliser
Pour les entreprises qui imposent une politique vestimentaire plus stricte, cela peut signifier être plus flexible sur ce que les femmes sont autorisées à porter. Pour les employées qui doivent porter des uniformes ou certains vêtements pour des raisons de sécurité ou d’hygiène, il peut s’agir d’être plus attentif aux matériaux utilisés afin que les femmes aient des options plus respirantes et confortables.
D’une manière générale, tous les employeurs peuvent aider leurs employées à mieux gérer leur ménopause en sensibilisant les dirigeants, les cadres et le personnel à cette question et aux symptômes de la ménopause, déclare Corina Leu.
“Une étape normale de la vie”
L’objectif n’étant pas d’obliger les employées à confier à leurs supérieurs qu’elles sont ménopausées, ni d’obliger les supérieurs à approcher les employées qu’ils supposent être ménopausées. Il s’agit plutôt de faire prendre conscience à tous les employés que la ménopause est un problème de santé courant et qu’il existe diverses prestations médicales et de santé mentale susceptibles d’aider les travaileuses à gérer ces symptômes.
Le meilleur message que les employeurs puissent transmettre au sujet de la ménopause dans leurs communications est qu’il s’agit d’une étape normale de la vie, conclut le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale de la « Menopause Society » et directrice du Center for Women’s Health de la Mayo Clinic aux Etats-Unis, citée par CNN.
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