Dans 75% des PME, il est impossible de choisir ses avantages extralégaux
Dans les trois quarts des PME, les employés ne peuvent toujours pas choisir les avantages extralégaux qui composent leur package salarial. Ce qui fait que ceux-ci ne sont souvent pas adaptés aux besoins spécifiques du travailleur.
Actuellement, 90 % des petites et moyennes entreprises offrent des avantages extralégaux à leurs collaborateurs selon le dernier baromètre des PME réalisé par l’entreprise de services RH Acerta et les organisations patronales ETION et VKW Limburg. Mais le baromètre réalisé auprès de 527 dirigeants de PME révèle aussi que la majorité d’entre elles (soit 75 %) ne permettent toujours pas à leurs employés de faire des choix individuels. Ce qui signifie que tous les travailleurs de la PME bénéficient des mêmes avantages, sans pouvoir personnaliser ces derniers à leurs besoins spécifiques.
Proximité ne veut pas dire bien-être
Selon Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult , «dans les petites et moyennes entreprises, la distance entre les collaborateurs est généralement plus courte que dans les grandes entreprises ». Mais cela ne veut pas dire qu’elles sont mieux loties en termes de bien-être. Si 87 % des employeurs de PME indiquent qu’ils interviendront si la charge de travail devient trop importante, seul un employeur de PME sur trois interroge explicitement ses collaborateurs sur son bien-être.
Chaque départ volontaire est un départ de trop
Toujours selon Acerta, ce manque de personnalisation des avantages extralégaux est inquiétant, car la rémunération et les perspectives de carrière sont identifiées comme les deux principaux facteurs poussant les collaborateurs à quitter une entreprise. Les PME ont donc tout intérêt à montrer davantage de souplesse pour réduire le turn-over et de renforcer l’attractivité des PME sur le marché de l’emploi. D’autant plus qu’avec la pénurie persistante de main-d’œuvre, chaque départ volontaire est préjudiciable aux PME. Comme l’indique Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult : « Tout départ volontaire dans une PME est un départ de trop. Plus l’ensemble du package salarial profite au collaborateur, plus le retour sur investissement sera important. Un collaborateur qui se sent apprécié individuellement sera, de fait, moins enclin à partir. Or, nous constatons que les PME ne jouent pas encore assez cette carte.»
Les PME auraient donc tout intérêt à, par exemple, proposer une meilleure rémunération non pas basé sur l’ancienneté ou à la prestation, mais plutôt sur la capacité d’apprentissage et les compétences des travailleurs. Cela leur permettrait de se démarquer et de jouer à jeu égal dans la guerre des talents.
Quels sont les avantages les plus accordés ?
Les avantages extralégaux les plus couramment accordés dans les PME belges sont les chèques-repas et les écochèques (60 % des travailleurs). Les formations gagnent également en popularité puisqu’elles sont proposées à près de la moitié des PME (49 %) qui paient ou remboursent les frais de formation pour leurs employés.
Miser sur un plan cafétéria
Pour Benoît Caufriez, « un bon avantage extralégal, c’est un avantage qui est apprécié par le travailleur et qui ne représente pas un coût supplémentaire ni une charge administrative trop importante pour l’employeur ». Dans ce cadre, le plan cafétéria offre une véritable flexibilité et est relativement facile à implémenter. Il n’est malheureusement encore que trop peu d’actualité dans les PME. Seuls 7% d’entre elles le proposent. Autant dire qu’il reste de la marge.
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