Comment se protéger des collègues toxiques, un poison insidieux pour les entreprises
Lorsque l’on évoque des environnements de travail délétères, les projecteurs se braquent souvent sur le leadership toxique. Pourtant, une autre réalité souvent ignorée, se joue dans les interactions quotidiennes : celle des relations entre collègues. Une récente étude menée par Bright Plus et Flourish souligne que cette toxicité peut miner la culture d’entreprise et le bien-être mental des employés, et parfois bien plus que les actions d’un manager autoritaire.
Loin d’être de simples anecdotes, les comportements toxiques entre pairs sont largement répandus dans les entreprises belges. L’étude de Brigh Plus révèle notamment des commérages omniprésents. Une personne sur trois en est témoin régulièrement. 20 % des répondants indiquent que les jeux politiques internes sont fréquents. Plus d’un quart des employés ressentent que leurs erreurs passées sont systématiquement utilisées contre eux. Une personne sur cinq affirme que certaines données sont intentionnellement retenues par leurs collègues. Ces pratiques empoisonnent non seulement l’atmosphère, mais entravent également la productivité collective et individuelle.
Un impact sous-estimé, mais bien réel
Si l’influence des managers sur le climat de travail est indéniable, les collègues jouent un rôle tout aussi crucial. Selon Hermina Van Coillie, experte en culture organisationnelle , « ce n’est pas seulement le comportement du manager qui définit la culture d’entreprise, mais aussi la manière dont les collaborateurs se traitent ». Ces relations interpersonnelles peuvent être une source de motivation… ou un puissant facteur de découragement. La toxicité entre collègues se traduit souvent de différentes manières : une augmentation du stress, affectant directement la santé mentale, un recul de la collaboration qui freine les performances collectives. Une perte d’engagement et un turnover accru, coûteux pour les entreprises.
Les collègues, premiers confidents des maux professionnels
Paradoxalement, malgré ces tensions, les collègues restent les premiers interlocuteurs lorsque des difficultés surgissent. Selon l’étude Bright Plus, 48 % des employés belges se tournent vers leurs pairs pour parler de leur mal-être, bien avant les supérieurs hiérarchiques (31 %) ou les RH (13 %). Cela démontre une certaine confiance, mais aussi un risque : les employés non formés à l’écoute active peuvent se retrouver débordés par ces échanges.
Comment prévenir la toxicité entre collègues ?
Si une entreprise veut véritablement cultiver un environnement de travail sain, elle doit agir sur plusieurs fronts recommande Bright Plus.
1. Promouvoir une culture d’ouverture et de respect
Mettre en place des politiques claires contre les comportements nuisibles comme les commérages et les jeux politiques. Encourager un climat où chacun se sent en sécurité pour exprimer ses préoccupations.
2. Sensibiliser et former tout le personnel
La prévention des comportements toxiques ne peut reposer uniquement sur les managers. Chaque employé doit être formé aux compétences relationnelles essentielles : communication non violente, gestion des conflits et écoute sans jugement.
3. Mettre en place des espaces d’expression neutres
Offrir des canaux anonymes pour signaler des tensions ou comportements toxiques. Cela permet de désamorcer les conflits avant qu’ils ne s’aggravent.
4. Créer un réseau de référents internes
Désigner des employés formés pour accompagner leurs pairs dans leurs problématiques de bien-être. Ces figures, neutres et accessibles, complètent l’action des RH.
5. Investir dans le bien-être collectif
Proposer des séances de médiation, organiser des ateliers sur la santé mentale et instaurer des rituels favorisant la cohésion d’équipe.
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