Avance sur salaire et éducation financière : des mesures pour aider les employés qui ont du mal à joindre les deux bouts
Dans le contexte de la crise du pouvoir d’achat, les entreprises mettent en place des mesures pour aider leurs employés à s’en sortir financièrement.
Selon une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta et la Vrije Universiteit Brussel (VUB) auprès de 400 entreprises belges, près de trois entreprises sur dix (28 %) accordent à leurs travailleurs une avance sur salaire s’ils peinent à joindre les deux bouts à la fin du mois.
Elles sont également trois sur dix à encourager leurs travailleurs à se rendre plus souvent au bureau afin de réduire leur facture d’énergie à la maison. Une entreprise sur sept propose un accompagnement de carrière visant à évaluer si les collaborateurs peuvent se permettre de compléter leur emploi actuel par une autre activité afin d’obtenir un revenu complémentaire.
Un nombre non négligeable d’employeurs (38 %) ne prennent toutefois aucune mesure pour soutenir financièrement leurs collaborateurs.
Préoccupations financières et mentales causées par les crises
La crise du coronavirus, la crise énergétique et l’inflation élevée ont eu également des répercussions sur le bien-être des travailleurs. La majorité des entreprises belges ont confié dans cette enquête que les trois dernières années avaient eu un impact majeur sur le bien-être de leurs collaborateurs.
Le Prof. Dr. Bert Schreurs, professeur à la Vrije Universiteit Brussel, explique : « Le bien-être financier et le bien-être mental vont de pair. Il est naturel qu’une personne ayant des soucis financiers en pâtisse également sur le plan moral. Cette situation a également un effet négatif sur les prestations professionnelles, car l’argent, et le manque d’argent, deviennent l’unique priorité. Les soucis financiers sont à l’origine de problèmes cognitifs et minent la motivation. Les personnes en situation d’insécurité financière sont moins concentrées et commettent davantage d’erreurs. Leur motivation au travail n’est pas intrinsèque, mais extrinsèque : ils travaillent uniquement parce qu’il y a de l’argent à la clef. Ce n’est certainement pas la motivation qu’un employeur souhaite voir chez ses travailleurs. »
Les soucis financiers sont à l’origine de problèmes cognitifs et minent la motivation.
Prof. Dr. Bert Schreurs (VUB)
Un soutien autre que purement financier
Les chercheurs d’Acerta et de la VUB affirment néanmoins qu’il existe d’autres moyens que ceux purement financiers, qui ont un impact plus important à long terme, tel qu’un point de contact de bien-être financier.
Anne-Sophie Bialas, experte chez Acerta Consult, explique : « Les employeurs sont limités quant à l’aide qu’ils peuvent apporter sur le plan financier, en particulier compte tenu de la forte augmentation des frais salariaux au cours de cette dernière année. Le soutien financier ne doit toutefois pas se cantonner uniquement à de l’argent.“
Les travailleurs peuvent difficilement oublier que leur entreprise les a aidés à sortir la tête de l’eau.
Anne-Sophie Bialas, experte chez Acerta Consult
Elle complète: “Il existe d’autres possibilités, comme mettre en place un point de contact en matière de bien-être financier. Ce type de points de contact sont bien moins courants que ceux consacrés au bien-être mental. En outre, les entreprises peuvent également contribuer à l’éducation financière de leur personnel par le biais de la formation. Tout le monde n’est pas doué pour l’argent. L’amélioration des connaissances sur le plan numérique peut également se révéler utile, car tout le monde n’est pas en mesure de trouver en ligne les subsides, primes ou prêts auxquels il pourrait avoir droit. L’accompagnement financier peut consister à offrir de l’aide pour choisir le bon fournisseur d’énergie, demander une prime à la rénovation, etc. Ce soutien renforce également l’engagement mutuel. Les travailleurs peuvent difficilement oublier que leur entreprise les a aidés à sortir la tête de l’eau. »
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