Reprise de Match et Smatch: 27 magasins menacés de fermeture

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Les travailleurs se disent vendredi “choqués” après l’annonce du groupe Louis Delhaize de céder 57 magasins Match et Smatch à Colruyt Group, a rapporté à l’agence Belga Elisabeth Lovecchio, permanente syndicale CNE.

Les délégués nourrissent aussi bien des inquiétudes pour l’avenir des quelque 352 travailleurs du siège et des entrepôts, que pour les employés des magasins, qu’ils soient ou non repris par le groupe Colruyt. Les employés des entrepôts et du siège, dont l’avenir semble presque scellé étant donné l’activation de la loi Renault, “risquent probablement de débrayer”, a averti de son côté la permanente SETCa Catherine Roisin.

Vendredi matin, lors d’un CE extraordinaire, il a été annoncé que Colruyt Group et les filiales Match et Profi du groupe Louis Delhaize avaient conclu un accord pour que le premier reprenne 57 magasins Match et Smatch en Belgique, soit environ deux tiers des points de vente. Aucun candidat repreneur ne s’est par contre montré intéressé par la reprise des 27 magasins restants et des services logistiques. 

Cette annonce a constitué une “surprise.” “C’est au cours d’un CE ordinaire planifié hier/jeudi, que les travailleurs ont été convoqués à un CE extraordinaire le lendemain. Aucune information n’a fuité”, a expliqué la permanente CNE. 

Un effet domino

Même stupéfaction du côté du SETCa, qui, par la voix de sa présidente (commerce) Myriam Delmée, se dit tout autant “surpris” d’une telle rapidité. La cession récente par Louis Delhaize de ses magasins luxembourgeois et français fait craindre par ailleurs un “effet domino” sur l’ensemble des avoirs du groupe, dont les magasins Cora belges, en difficultés financières et qui occupent quelque 2.000 travailleurs. 

La loi Renault a été activée pour le siège administratif du groupe situé à Wangenies (Fleurus) ainsi que les deux entrepôts de Wangenies et Nivelles. Quelque 352 travailleurs pourraient être licenciés collectivement. “Toutefois, la procédure Renault implique une première phase d’information lors de laquelle les syndicats et la direction se mettent autour de la table pour explorer d’autres solutions” a expliqué Catherine Roisin. Les syndicats espèrent par conséquent que la concertation sociale fera émerger d’autres pistes que l’activation de la loi Renault. 

Avenir incertain pour 690 employés

L’avenir semble également incertain pour quelque 338 travailleurs des magasins, à savoir ceux des 27 magasins qui n’ont trouvé aucun repreneur. Au total, ce sont donc 690 employés qui, depuis vendredi matin, sont dans “l’expectative la plus totale” et voient “planer au-dessus de leur tête une épée de Damoclès”, a commenté Mme Roisin.

Cette dernière craint aussi qu’à l’instar de Delhaize et Mestdagh, le millier de travailleurs repris par Colruyt “tombent aux mains de franchisés, avec les conséquences que cela implique (perte de 25% de pouvoir d’achat, absence de représentation syndicale, régime hebdomadaire plus contraignant, etc).”

Une riposte syndicale se prépare, des réunions étant d’ores et déjà planifiées la semaine prochaine. “Des actions ne sont pas à exclure”, ont averti les syndicats.

Les magasins concernés (liste et carte)

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