OpenChip à Gand : un nouvel espoir pour l’industrie des semi-conducteurs en Europe

La Belgique pourrait-elle devenir un acteur majeur dans la fabrication de puces après la faillite du fabricant belge BelGaN l’été dernier ? La start-up OpenChip, spécialisée dans les puces d’intelligence artificielle (IA), ambitionne de relever ce défi.

La société néerlandaise OpenChip vient d’ouvrir une nouvelle succursale à Gand, dans le but de développer des puces d’IA durables et sécurisées. Elle entend rivaliser avec les géants du secteur comme Nvidia. Cette initiative pourrait bien marquer un tournant pour le secteur des semi-conducteurs en Europe.

Avec l’ouverture de sa filiale à Gand, dont le site de production reste à déterminer, OpenChip prévoit une croissance importante et un passage de 120 à 200 collaborateurs. Cette nouvelle succursale se concentrera sur le développement logiciel des futures puces. La start-up collaborera étroitement avec l’IMEC (Institut de Micro-électronique et Nano-électronique), reconnu pour ses compétences en recherche avancée dans le domaine des semi-conducteurs. IMEC, en partenariat avec ASML depuis plus de 30 ans, apporte des technologies de fabrication de pointe qui pourraient bien permettre à OpenChip de prendre une position dominante en Europe.

L’objectif : des puces IA pour concurrencer Nvidia

OpenChip met en avant un objectif clair : d’ici 2027, développer des puces d’IA capables de rivaliser avec celles des géants comme Nvidia. Steven Latré, responsable de l’IA chez IMEC, précise dans De Morgen que l’objectif n’est pas de copier les solutions existantes, mais de proposer une approche différente. “L’accent sera mis sur l’intégration de la confidentialité directement dans les puces, un atout crucial dans des secteurs sensibles comme la santé”, déclare-t-il. Cette fonctionnalité, qui bloque automatiquement toute tentative de transfert de données d’IA, pourrait répondre à des enjeux cruciaux en matière de protection des données.

Le secteur des puces d’IA connaît une demande exponentielle, et l’Europe se trouve dans une position délicate face aux géants américains et chinois. Johan Geeroms, expert en technologie chez Allianz Trade, met en garde contre la nécessité pour l’Europe de se concentrer sur des secteurs où elle excelle déjà, comme l’automobile, la défense, et les soins de santé. “L’Europe doit se réinventer dans la production de semi-conducteurs spécialisés, au lieu de tenter de rivaliser dans la production de masse”, précise Geeroms. Cette stratégie pourrait permettre à l’Europe de combler son retard technologique, notamment en matière de production de puces pour des applications de haute performance.

L’Europe face à la concurrence mondiale

Le marché mondial des puces est en pleine croissance et devrait passer de 700 milliards de dollars en 2024 à 1 000 milliards d’ici 2029/2030. Pourtant, l’Europe ne représente actuellement que 8 à 9 % de ce marché, avec l’ambition d’atteindre 20 % d’ici 2030. Cependant, selon Allianz Trade, cette ambition semble irréalisable à moins que des changements significatifs ne soient apportés à la politique européenne. Si l’Europe ne parvient pas à accélérer ses investissements en recherche et production, elle risque de rester un acteur de second plan.

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