Mestdagh/Intermarché: une action de blocage et des grèves annoncées dès jeudi

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Le conseil d’entreprise extraordinaire qui avait lieu mercredi après-midi au siège du groupe de supermarchés Mestdagh, repris depuis peu par l’enseigne française Intermarché, s’est de nouveau soldé par un échec. Lassés du “baratin” de la direction, les syndicats ont annoncé dès demain un blocage devant le dépôt du siège central de Mestdagh, à Gosselies. Les délégués syndicaux ont également invité tous les affiliés à faire grève à partir de demain.

La reprise récente du groupe de supermarchés Mestdagh par l’enseigne française Intermarché suscite une vive grogne sociale en raison du basculement vers un modèle de franchise.

Les syndicats souhaitent notamment avoir des garanties concernant le maintien des conditions de travail du personnel transféré dans le cadre de la reprise du groupe Mestdagh. “Plus on avance, moins on a de garanties. On envoie les travailleurs dans l’inconnu”. Et lorsqu’il est question d’élaborer une CCT liant le repreneur, les employés et Mestdagh qui garantisse le maintien des conditions actuelles de travail, les syndicats reçoivent un “niet catégorique”, déplore Myriam Delmée, du Setca.

En outre, les organisations syndicales exigent que la direction propose des solutions alternatives aux travailleurs qui ne veulent plus s’engager auprès d’Intermarché. Là encore, “on est dans un no man’s land”, regrette Mme Delmée. “Nous ne savons pas à quelle sauce les employés vont être mangés”. Pour la syndicaliste, “la direction doit accepter de s’engager, mais aussi d’engager l’adhérent qui reprendra le personnel”. Faute de quoi, “le mouvement de grève ira crescendo”, avertit-elle.

Du côté de la direction, c’est l’incompréhension et l’étonnement qui prédominent. “On est déjà au 4e conseil d’entreprise, et à chaque fois la direction répond à toutes les questions de manière constructive”, déclare un attaché de presse d’Intermarché s’exprimant au nom de la direction. Ce dernier explique que la direction est ouverte à la demande de départs volontaires et que le maintien des garanties des droits des travailleurs est bétonné par la CCT 32 Bis.

Par ailleurs, la direction se dit particulièrement “choquée” par la demande des syndicats d’obtenir un “plan de restructuration”. “Les masques tombent”, affirme l’attaché de presse, pour qui les syndicats veulent entrer dans une phase de négociation de la Loi Renault, alors que “depuis l’annonce de la reprise de Mestdagh, la direction a garanti qu’aucun licenciement et aucune fermeture de magasins n’auraient lieu”. La direction voit dans cette demande une volonté de “pourrir” la situation et de préparer les futures élections sociales. “Mestdagh a besoin de tout le monde à bord”, a conclu la direction.

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