Le secteur de la mode, en difficulté, peine à relever la tête
Le secteur de la mode et du prêt-à-porter doit faire face à une succession de crises et peine à relever la tête.
La restructuration du groupe H&M est la dernière illustration des difficultés du secteur du prêt-à-porter. Le géant suédois de la mode a annoncé qu’il allait supprimer 1.500 emplois. Cette réorganisation s’inscrit dans un plan de réduction des coûts, par lequel le groupe entend améliorer son efficacité et surtout réduire les coûts administratifs et les frais généraux.
Seul le luxe s’en sort
Plusieurs entreprises du secteur de la mode sont en grande difficulté si elles n’ont pas déjà fermé leurs portes. Outre la mise en liquidation de Camaïeu, San Marina et Cop.Copine ont été mises en redressement judiciaire. Seul le secteur européen du luxe sort son épingle du jeu selon le nouveau rapport de McKinsey, intitulé The State of Fashion. Celui-ci peut tabler sur une croissance de 3 à 8% alors que le reste du secteur pourrait subir un recul de 1 à 4%. Dans l’une de ses études, Graydon estime qu’à peine 35% des détaillants de mode sont suffisamment armés pour faire face à la crise énergétique. L’indexation automatique des salaires pèse également sur les entreprises puisque les analystes estiment que 28% des entreprises saines sont désormais en difficulté et ont donc besoin de liquidités supplémentaires. Avant la crise actuelle, elles étaient 17%.
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Depuis quelques années, le secteur de la mode et du prêt-à-porter doit affronter de multiples crises qui le mettent en difficulté. Lors de la crise sanitaire, les magasins de mode n’ont pas été aidés par leur classement en activité “non essentielle”. Ceux-ci ont donc dû garder portes closes une bonne partie de 2020 et de 2021, pénalisant les entreprises qui réalisaient l’essentiel de leurs ventes en boutique. A cela s’ajoute d’autres difficultés comme la concurrence des ventes via le e-commerce qui forcent les commerçants à repenser leur business model et s’ancrer vers l’omnicanalité.
Succès du marché de l’occasion
L’essor du marché de la seconde main n’a pas non plus aidé. Le marché représente aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 1,5 milliard d’euros en Belgique. Un Belge sur trois porte un regard positif sur le marché de l’occasion. “Porter des vêtements de seconde main est perçu comme un choix écologique responsable”, explique Comeos, l’organisation qui représente le commerce et les services en Belgique.
La part de marché des vêtements d’occasion dans les magasins et places de marché spécialisés représente déjà 5% du marché total des vêtements. “Ce sont surtout les places de marché en ligne pour vêtements de seconde main qui deviennent de plus en plus populaires”, selon Comeos.
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