La Fevia alerte sur la diminution du volume, en baisse pour la quatrième année consécutive

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A première vue, les chiffres de l’industrie alimentaire donnent l’impression que celle-ci se porte au mieux : chiffre d’affaires en hausse, plus d’emplois, plus d’investissements, plus d’exportations et une balance commerciale largement positive.

De plus près cependant la réalité est à nuancée avec des ventes en volume en baisse, des marges historiquement basses, des pénuries d’emplois. « Sans oublier la lasagne de taxe qui pèse sur la compétitivité des entreprises », explique Carole Dembour, économiste à la Fevia. La Fevia pointe également le nombre de faillites qui a augmenté de 34% par rapport en 2022.

Si le chiffre d’affaires a atteint un nouveau record à 81 milliards d’euros, c’est exclusivement dû à la hausse des prix. Pour la quatrième année consécutive, le volume des ventes diminue. « Cela s’explique principalement par les crises successives que l’on a connu », ajoute-t-elle. Inflation, hausse des matières premières, indexation des salaires sans oublier les achats transfrontaliers qui ont augmenté de 40% par rapport à 2022. « C’est une perte de 140 millions d’euros pour l’Etat avec une diminution de la TVA, des accises et cotisation d’emballage », prévient l’économiste. Ces achats transfrontaliers concernent un tiers des Belges qui traversent la frontière environ toutes les six semaines.

Compétitivité sous pression

« Le problème c’est que le secteur est trop lourdement taxé et les coûts salariaux trop élevés empêchent les entreprises belges d’être compétitives », ajoute Anthony Botelberge, président de Fevia. En moyenne, une entreprise alimentaire belge paiera une heure de travail 42,6 euros contre 33,1 euros pour les pays voisins. Les prix énergétiquement sont également plus élevés chez nous et pèsent sur le secteur. « Nos entreprises se trouvent dans une situation insoutenable, entre la baisse des marges d’une part, et les exigences de plus en plus sévères pour les denrées alimentaires, et les investissements nécessaires pour la transition numérique et écologique d’autre part. Il est urgent de s’attaquer à ce problème. »

En pleine crise agricole, la Fevia prône également une meilleure répartition des coûts et des marges dans la chaîne grâce au renforcement de la législation protégeant les producteurs alimentaires contre les pratiques commerciales déloyales et à la surveillance de celles-ci, à la promotion et à la validation des accords sur la répartition et la répercussion des coûts et de la rentabilité au niveau des branches, au suivi trimestriel et à l’objectivation par l’Observatoire des Prix, ainsi qu’à la promotion des atouts des produits alimentaires belges.

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