Dosettes de café belges et durables
A Puers-Saint-Amand, en province d’Anvers, l’entreprise Beyers Koffie a investi dans une nouvelle ligne de production durable pour ses dosettes de café. Le papier-filtre utilisé est désormais biodégradable, ce qui permet de jeter les dosettes avec les déchets verts après utilisation. Trends-Tendances s’est glissé dans le processus de fabrication.
1. Arrivée et contrôle du café vert
“Les caféiers poussent dans les régions subtropicales qui forment la ‘ceinture du café’, explique Tim Zwijsen, quality & organization manager chez Beyers Koffie. La culture du café nécessite avant tout une humidité suffisante, un ensoleillement adéquat et une certaine altitude.” Pacorini, un spécialiste du stockage de café établi dans le port d’Anvers, réceptionne les grains bruts (encore verts) et en envoie des échantillons à Beyers à Puers (Puurs). “Nous soumettons ces échantillons à une série de contrôles qualité mais nous en profitons aussi pour torréfier et goûter de petits lots.”
2. Torréfaction
La torréfaction s’effectue généralement par lots de 400 kilos. Dans la chambre de torréfaction, de l’air est pulsé sur les grains à une température comprise entre 400 et 600 °C. “La torréfaction a pour but d’évaporer l’humidité contenue dans les grains de café, explique Tim Zwijsen. Mais elle déclenche également 200 réactions chimiques. La principale est un processus de caramélisation qui a une influence sur la couleur des grains. Celle-ci évolue du vert-beige au marron foncé. Plus la température est élevée, plus le grain sera foncé. Pendant le processus de torréfaction, le grain va également subir deux cracks: il éclate un peu comme un pop-corn. Sa densité diminue et il devient plus cassant. En arrosant le café torréfié avec de l’eau, nous pouvons ensuite interrompre brusquement le processus de torréfaction. C’est indispensable, sans quoi le café continuerait à cuire.”
3. Mouture
Le hall de production de Beyers Koffie abrite quatre moulins capables de moudre environ deux tonnes de café par heure chacun. Les grains torréfiés tombent entre deux cylindres rotatifs sur lesquels est fixé un profil. “Nous proposons sept spécifications de moutures différentes, poursuit Tim Zwijsen. Le café-filtre nécessite une mouture nettement plus grossière que le café destiné aux machines à expresso ou aux capsules. La mouture des dosettes est comprise entre les deux.”
4. Dosage
Sur la doseuse, le papier-filtre est aspiré pour former des coupelles. Une remplisseuse volumétrique se déplace au-dessus de ces coupelles et les remplit de petits cônes de café. Ces cônes sont ensuite écrasés pour obtenir une belle surface horizontale.
5. Pick & place
On pose alors la couche supérieure de papier-filtre sur les dosettes remplies. Les deux couches sont soudées par chauffage. “Le papier-filtre pour dosettes traditionnel contient de petites quantités de plastique, ce qui permet de souder les deux couches, explique Tim Zwijsen. Dans notre nouvelle ligne, nous utilisons du papier-filtre compostable où le plastique est remplacé par de l’acide polylactique ou PLA. Il s’agit d’un polymère biodégradable à base de matériaux naturels, généralement de la pulpe de canne à sucre ou de l’amidon de maïs.” Après soudage, une machine découpe le papier autour du bord de soudure et le papier résiduel est éliminé.
6. Dans le sac
Un convoyeur à bande apporte les dosettes à une unité de comptage et d’empilage. L’emballeuse tire un film autour d’un conformateur pour donner naissance à un sachet. Le côté inférieur du sachet est soudé et les dosettes y sont versées. Simultanément, de l’azote (un gaz de conservation) est soufflé dans le sachet. L’emballeuse tire le sachet vers le bas pour souder le côté supérieur. Le code de lot et la date de production sont imprimés sur le sachet lors du déroulement du film. Enfin, les sachets sont conditionnés dans des caisses, lesquelles sont placées sur des palettes.
Trois millions de tasses
Premier torréfacteur du pays, Beyers Koffie traite chaque année 22.000 tonnes de grains de café bruts, soit l’équivalent de 3 milliards de tasses. Avec plus de 700 mélanges de café uniques, l’entreprise fournit surtout des marques de distributeur d’enseignes connues. Outre le café en grains et le café moulu, elle produit également des capsules et des dosettes. Ces dernières constituent d’ailleurs la catégorie de produits la plus importante avec une production annuelle d’environ 1,4 milliard d’unités.
Beyers Koffie a récemment investi 3 millions d’euros dans une nouvelle ligne de production de dosettes compostables. Sur cette nouvelle ligne, elle utilise du papier-filtre en matériaux naturels. Les dosettes peuvent être ainsi jetées avec les déchets verts après utilisation. “Avec cet investissement, nous fêtons également notre 20e année de production de dosettes, sourit Frederic Janssens, marketing & sustainability manager. Nous étions d’ailleurs le premier torréfacteur à produire des dosettes pour marques de distributeurs.”
Beyers Koffie a été fondée à Anvers en 1880. Dans les années 1990, l’entreprise a déménagé dans un zoning industriel le long de l’A12 à Puers. Beyers Koffie dispose également d’un site de production à Castel Maggiore, en Italie. L’entreprise emploie environ 180 personnes pour un chiffre d’affaires de 84 millions d’euros en 2021.
Depuis 2014, Beyers Koffie appartient au groupe suisse Sucafina, un des plus grands négociants en café au monde. “Par le biais de Sucafina, nous disposons d’un accès direct aux producteurs de café, ce qui nous permet d’avoir un contrôle total sur l’origine et la qualité de notre café, explique Frederic Janssens. Nous sommes ainsi une entreprise verticalement intégrée, du grain à la tasse.”
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