Digitalisation : le papier fait de la résistance
Magazines, courriers, factures, journaux… le papier n’a pas encore dit son dernier mot, montre une étude du secteur. Les consommateurs veulent continuer à avoir le choix entre le papier et le numérique.
Les jours du papier sont-ils comptés ? Va-t-il disparaître, au profit du numérique, pour différentes formes de communication (médias, courriers administratifs, factures, publicités…) ? C’est souvent l’impression qu’on peut avoir, que tout se digitalise de plus en plus.
Mais il s’avère que le papier fait de la résistance. Les consommateurs continuent à le plébisciter et veulent continuer à avoir le choix du support. C’est le cas pour huit consommateurs sur dix, montre une étude mandatée par le représentant du secteur, Papier.be et Two Sides, ONG qui défend l’usage durable du papier pour différentes applications.
“Cette liberté de choix est mise à mal par les tentatives constantes des pouvoirs publics et des entreprises visant à la restreindre”, peut-on lire, alors que les deux organisations voient papier et numérique comme complémentaires.
Sécurité
Pourquoi continuent-ils à défendre le papier ? Selon le sondage, ils invoquent l’argument de la sécurité. “Près de deux personnes sur trois considèrent le numérique comme comportant plus de risques en raison de la menace grandissante du piratage, de l’hameçonnage et d’autres formes de cybercriminalité”, indique le rapport.
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Cela compte aussi pour les médias : plus d’un quart des consommateurs fait plus confiance aux médias imprimés qu’à ceux disponibles en ligne. C’est qu’ils sont méfiants quant aux fake news diffusés sur les réseaux sociaux, par exemple. Il n’est pas précisé si le reste des répondants fait davantage confiance aux médias numériques ou s’il n’y voit pas de différence.
Confort
L’autre argument est celui du confort. “Les consommateurs préfèrent souvent le papier pour les documents importants ou pour lire des textes qui requièrent plus d’attention ou d’efforts. La moitié des personnes interrogées affirment qu’elles sont plus concentrées en lisant un support papier et qu’elles comprennent et retiennent mieux le contenu par rapport aux médias numériques”, selon les résultats du sondage.
Près de 50% des consommateurs indiquent ainsi qu’ils éprouvent un sentiment de surcharge par rapport au numérique. Ils craignent que cela nuise à leur santé et souhaitent garder le papier comme alternative.
Plus écologique ?
60% des répondants pensent que les entreprises et les autorités tentent de les persuader de passer au numérique. Nombre d’entre eux estiment que cela coûte surtout moins cher que le papier, et que ce n’est pas l’environnement la raison principale de la transition, même si c’est la plupart du temps l’argument invoqué par les acteurs. La moitié des répondants ne croit d’ailleurs plus que le papier est moins écologique que le numérique.
Mais la communication numérique émet moins de CO2 que celle en papier. Une récente étude a montré que les paiements par GSM émettent beaucoup moins de CO2 qu’un paiement en cash ; la plus grande source d’émissions du cash étant le transport des billets. On peut facilement transposer cette découverte aux e-mails et aux lettres. Où il faut aussi ajouter le découpage des arbres en forêt (qui se fait avec des gros engins) et la production du papier. Mais le secteur vise à réduire ses émissions, avec des voitures électriques ou des vélos pour la distribution du courrier ou avec des presses de moins en moins énergivores. C’est aussi le cas des data-centers du numérique. Ils sont énergivores, mais ils innovent pour l’être de moins en moins, par exemple en passant à l’énergie verte.
Quelles publications ?
Certaines publications en papier sont plus défendues que d’autres. Près de 75% des répondants préfèrent par exemple les livres en papier. En ce qui concerne les magazines, 60% sont pour le papier.
Pour le reste, les consommateurs préfèrent le numérique. Concernant les documents administratifs, brochures commerciales, annonces et documents médicaux, la part de préférence du papier varie de 46 à 42%, respectivement. Pour les factures et les journaux, la part est de 36%.
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