Comment les entreprises d’IA essayent de combler les besoins en énergie de la technologie

Un centre de données. (Nick Lachance/Toronto Star via Getty Images)

L’intelligence artificielle est très gourmande en énergie. Et elle le deviendra encore plus à l’avenir. Comment le secteur compte-t-il avoir assez d’électricité ? Une question qui se pose pour le futur, mais aussi déjà pour aujourd’hui.

L’IA fera exploser la consommation d’énergie, lit-on régulièrement, notamment avec une augmentation rapide des centres de données dans le monde. Ce qui est un véritable challenge pour ce secteur naissant. Surtout car cette énergie qu’il faut en plus ne doit idéalement pas venir de sources fossiles.

Nucléaire

C’est ainsi que les grands noms de la tech américaine se sont tournés vers l’énergie nucléaire. Google et Amazon ont ainsi annoncé en octobre, chacun à son tour, investir dans des start-up et faire des partenariats avec d’autres entreprises, pour le développement et l’installation de petits réacteurs modulaires (SMR). Les deux firmes utiliseront cette énergie pour contribuer à alimenter leurs centres de données. Microsoft aussi a investi dans le nucléaire et les SMR.

Ces réacteurs sont pratiques car ils peuvent être installés à des endroits spécifiques pour un besoin spécifique. Sur un site industriel ou un parc de data-centers, par exemple. Ils sont beaucoup moins chers qu’un réacteur classique, et peuvent être produits en série. Le bémol du nucléaire, ce sont les déchets radio-actifs qu’on ne sait pas encore se débarrasser de manière propre. Les énergies renouvelables sont également souvent pointées comme piste, mais elles ont le désavantage d’être intermittentes (à moins si elles sont couplées à un système de batteries assez puissant).

Le nucléaire modulaire devrait ainsi devenir un des éléments importants dans l’équation des besoins énergétiques de l’IA. C’est ce qu’explique Giampiero Frisio, responsable de l’électrification chez ABB, une entreprise suisse multinationale spécialisée dans l’installation de centres de données, à CNBC.

Efficacité énergétique et refroidissement liquide

Mais le nucléaire, c’est sur un horizon de cinq à dix ans, selon l’expert. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas aujourd’hui déjà prendre le problème à bras-le-corps. “Je pense que la meilleure façon d’agir maintenant est d’augmenter l’efficacité énergétique. C’est le meilleur moyen parce que la technologie est là, par exemple l’onduleur moyenne tension HiPerGuard. Vous pouvez le faire, et vous pourrez le faire demain matin”, explique-t-il, faisant référence à une alimentation électrique moyenne tension sans interruption d’ABB.

“La deuxième chose, c’est de passer au refroidissement liquide, cela ne fait aucun doute. Là encore, il s’agit d’améliorer l’efficacité énergétique. Pourquoi ? Parce qu’un seul rack, vous savez les boîtes noires qui ressemblent à une armoire avec tous les serveurs à l’intérieur… la densité de puissance de ceux-ci va être de quatre à six fois plus élevée qu’auparavant”, continue-t-il. Le refroidissement liquide, ce sont des tuyaux avec de l’eau froide qui circulent autour des serveurs, pour les refroidir. Ils consomment ainsi moins d’électricité. Avec la hausse de la demande en centres de données, les fournisseurs cherchent à innover et à développer des solutions de refroidissement liquide de plus en plus efficaces.

L’intelligence artificielle est présente dans la plupart des secteurs, ou presque, avec ses partisans et ses détracteurs, mais quel est son impact?

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