Me conseillez-vous, en tant qu’actionnaire de CFAO, de participer à l’offre de reprise du grand actionnaire japonais TTC ? Je trouve que la prime de reprise est plutôt chiche.

Le conglomérat japonais Toyota Tsusho Corporation (TTC) a annoncé le 22novembre vouloir lancer une offre sur les 1.223.135actions CFAO qu’il ne détient pas encore. Pour mieux comprendre cette offre, il faut revenir en 2012, lorsque TTC est entré en deux étapes dans le capital de CFAO. D’abord, en août, les Japonais ont racheté 18.334.706titres (29,8%) à Discodis (filiale de Kering, l’ancien KKR) au prix de 37,5euros par action. À l’automne, TTC a ensuite lancé une offre de reprise aux mêmes conditions sur les actions restantes. TCC a acquis 41.842.703titres et détenait, fin décembre 2012, 97,81% du capital.

TTC a décidé ensuite de coter séparément CFAO, et depuis lors, l’action évolue dans une fourchette étroite comprise entre 30 et 35euros. Avec CFAO, TTC a cherché et trouvé le moyen de s’exposer davantage au potentiel de croissance supérieur à la moyenne de l’Afrique. L’entrée de TTC n’est cependant pas passée inaperçue, car des concurrents de Toyota comme Nissan et Renault n’ont plus souhaité collaborer avec CFAO. En conséquence, ces dernières années, le chiffre d’affaires (CA) de la plus grande division, Équipements et services (“S’équiper) a systématiquement reculé: de 2,39milliards d’euros en 2012 à 1,83milliard l’an dernier (-23%). Heureusement, on note une croissance constante dans les deux autres divisions, Soins de santé (“Se soigner) et Biens de consommation (“Consommer”), ce qui a permis de limiter le recul du CA du groupe sur la même période à 4,2%: de 3,59milliards d’euros en 2012 à 3,44milliards en 2015.

Cette année, on note finalement à nouveau une croissance (CA: +2,5%, à 852millions d’euros), et durant la prochaine décennie, l’activité de détail, qui vient d’être lancée, devrait jouer le rôle de nouveau moteur de croissance, vu le projet de construire vingt centres commerciaux. C’est cependant le moment que TTC a choisi pour sortir CFAO des listes de cotation en lançant une offre de rachat sur le reste des titres, à nouveau à 37,5euros par action.

Par rapport au dernier cours avant la suspension de l’action le 22novembre, cela représente en effet une prime limitée de 8,5%, mais vu l’historique, le prix offert est logique. Ne pas participer à l’offre n’aurait dès lors pas de sens, car immédiatement après l’offre publique, qui court du 15 au 29décembre 2016, suivra si nécessaire une offre de rachat sur le solde des titres. Nous abaissons notre conseil à “vendre/participer à l’offre” (rating 3B). Vous pouvez réinvestir le produit de la vente dans Bolloré, p.ex., qui vous permet également de miser sur le potentiel de l’Afrique.

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