Thomas Dermine: “L’Etat reprend la main sur des secteurs stratégiques”
Le secrétaire d’Etat fédéral en charge de la Relance se réjouit du retour de l’Etat comme actionnaire dans l’énergie, après les banques. Il espère la même évolution dans d’autres domaines: santé, semi-coonducteurs, batteries…
Thomas Dermine (PS), secrétaire d’Etat fédéral à la Relance, est l’invité de notre Trends Talk hebdomaire, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Un plan de relance qui reste un marqueur important de cette législature, dit-il, après deux quadrimestres de forte récession en 2020, en raison de la crise du Covid.
Huit millliards d’argent public
“Nous avons déployé au total huit milliards d’argent public, quand on additionne les parties fédérale, régionales et européenne, souligne-t-il. A cela vient se greffer environ dix milliards d’argent privé. Le but était de donner un boost dans l’après-Covid et on peut dire que cela a relativement bien marché parce que 2021 a été un très bonne année pour l’économie belge.”
“L’économie, ajoute-t-il, c’est aussi une question de confiance dans l’avenir. Nous avons devant nous des enjeux importants de transition qui demandent beaucoup d’investissements publics. Or, en Belgique, ces investissements publics étaient à des niveaux historiquement bas et très bas par rapport à nos pays voisins.”
Thomas Dermine se veut également rassurant au sujet de la tranche 2023 de ce plan après la mise en garde européenne. “C’est un moment crucial parce que l’Europe – et c’est très bien – fonctionne avec un fonctionnement par tranches. Pour avoir la tranche suivante, il faut réaliser une série de jalons. Pour la suivante, il y en a une vingtaine avec des réformes que la Belgique a faite, par exemple sur la 5G ou les voitures de société. Il y a une réforme particulièrement, sur les pensions, qui doit encore être effectuée. On a un petit délai, mais ce n’est pas du tout un problème.” Il s’est entendu avec l’Europe cette semaine pour rassurer.
Le grand retour de l’Etat
Invité à choisir un événément économique qui l’a marqué cette semaine, le socialiste opte pour l’accord entre l’Etat fédéral et Engie sur la prolongation de deux réacteurs nucléaires, mais “sous un angle original”.
“On reconnait que pour un bien aussi stratégique, aussi important que l’énergie, l’Etat a son rôle, pas comme exploitant, mais comme actionnaire stratégique d’une entreprise qui prodiuit des électrons. Il y a un effet de balancier qui est en train et que l’on sous-estime: alors que l’on avait laissé de plus en plus de choses au marché depuis les années 1980, aujourd’hui, l’Etat revient dans toute une série d’activités.”
Cela avait commencé avec les banques après la crise financière. “Cela peut aussi être le cas dans des secteurs industriels stratégiques, dit-il, que ce soit dans des filières en matière de santé, le production de semi-conducteurs ou de batteries.”
Le bilan positif de la Vivaldi
Thomas Dermine évoque enfin longuement une législature pas évidente, traversée par les crises et les dissensions internes.
“Nier que cette législature a été, jusqu’ici, une législature de gestion de crise serait faux, dit-il. On a eu une année et demi de Covid, la récession la plus sévère depuis la Seconde guerre mondiale, puis on a eu une année positive avant une crise énergétique sans précédent par rapport aux crises des années 1970.Et quand je regarde objectivement l’état de l’économie belge, et que je compare à d’autres pays européens, en fait, ce n’est pas si mal.”
Il salue notamment le nombre d’emplois créés… au regard de la législature Vivaldi et le fameux gouvernement MR -/ N-VA: “On a un taux d’emploi à 72,1%, il n’a jamais été aussi haut de toute l’histoire de la Belgique. Il y a, à l’heure où je vous parle, cinq millions de Belges qui sont sur le marché du travail, ce n’est jamais arrivé. Le gouvernement Vivaldi a créé 100 000 emplois par an depuis sa création. Le gouvernement précédent MR/ N-VA: on allait voir ce qu’on allait voir, abaisser les taxes, définancer la Sécu, mais il na créé que 60 000 emplois par an.”
Thomas Dermine évoque aussi le besoin de réformes… surtout en matière fiscale. L’intégrale ce week-end sur Canal Z.
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