Thierry Ney, porte-parole du Forem: “Mettre en avant les aspects épanouissants de l’horeca”

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Alors que le secteur fait face à un manque criant de main-d’oeuvre, le Forem organise ces jours-ci plusieurs “jobdays” dans toute la Wallonie.

1. Peut-on objectiver la situation actuelle dans le secteur de l’horeca en ce qui concerne la pénurie de bras?

Il y a aujourd’hui 1.200 offres d’emploi à pourvoir sur le site du Forem dans l’horeca. Durant l’année de quasi- fermeture totale du secteur, 2.300 travailleurs issus de l’horeca ont perdu leur emploi, en plus de ceux qui ont pu bénéficier du chômage temporaire. Parmi ces 2.300 personnes, 1.500 sont reparties vers d’autres secteurs. L’horeca fait donc aujourd’hui face à un besoin criant de main-d’oeuvre. C’est justement pour y répondre que nous avons lancé, en collaboration avec l’Ifapme et l’UCM, une série de jobdays. Les premiers se sont tenus à Liège, Namur, Louvain-la Neuve et La Louvière. Et ce jeudi, nous sommes à Tournai et Charleroi. Nous allons faire le tour de la Wallonie puisque d’autres journées sont prévues en province de Luxembourg, à Marche-en Famenne (2 août) et Libramont (4 août), et une dernière en province de Liège.

2. Y a-t-il suffisamment de candidats intéressés?

Si l’on regarde le premier jobday qui s’est tenu le 13 juillet à Liège, plus de 300 candidats étaient présents pour 200 postes à pourvoir. Nous essayons de donner un maximum de visibilité à ces opportunités d’emploi car la moitié d’entre elles n’exigent pas d’expérience. Et on sait qu’en

Wallonie, la moitié des demandeurs d’emploi ne disposent pas du CESS. Dans les offres, on retrouve des postes de commis de cuisine, serveurs, cuisiniers, etc. Il y a des postes assez généralistes pour lesquels il ne faut pas d’expérience, et puis d’autres qui nécessitent certaines compétences.

3. Pour ces derniers postes, les employeurs peineraient à recruter car les demandeurs d’emploi habitués à l’horeca hésiteraient de plus en plus avec d’autres secteurs vu les conditions de travail parfois compliquées (temps partiels, horaires coupés, etc.). Comment les motiver?

C’est un fait, le secteur peine à recruter. Mais nous voulons voir le verre à moitié plein. Il y a une série de postes auxquels les demandeurs d’emploi sans qualification peuvent postuler, dans un secteur quand même passionnant, créatif, etc. En ce qui concerne les postes requérant des qualifications, il est vrai que nous devons tenir compte de la situation. Comme je le disais, nombre de travailleurs issus de l’horeca qui ont perdu leur travail sont repartis vers d’autres secteurs. Notre défi est donc d’attirer d’autres profils. Au-delà des préjugés qui existent sur certains métiers liés à l’horeca, il faut mettre en avant les aspects épanouissants de ces emplois. Nous y travaillons. Nous avons par ailleurs identifié 2.000 demandeurs d’emploi ayant une expérience récente dans le secteur, dont 800 dans la région de Charleroi. Nous tentons de les mobiliser afin qu’ils analysent les différentes opportunités.

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