Possible prolongation de deux réacteurs nucléaires jusqu’en 2035?

La ministre de la Fonction publique Petra De Sutter (Groen) a reçu une délégation. © belgaimage

Vendredi, le gouvernement doit se prononcer sur la prolongation d’une partie du parc nucléaire au-delà de 2025. Les écologistes attendent des autres partenaires de la Vivaldi la même ouverture dans le dossier de la sortie du nucléaire que celle dont ils ont fait preuve, a expliqué la vice-Première ministre Groen, Petra De Sutter, sur le plateau de LN24.

La semaine passée déjà, les écologistes ont affiché leur ouverture à la prolongation du nucléaire, une prise de position qui paraissait inéluctable au regard de la pression sur le marché de l’énergie qu’a provoquée la guerre en Ukraine. “On doit regarder avec un regard ouvert toutes les options et nous attendons la même chose des autres. On parle du futur énergétique de notre pays”, a souligné Mme De Sutter.

Une note pour acter la prolongation de deux réacteurs nucléaires

La ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen), a déposé une note politique en conseil des ministres restreint, actant la prolongation possible de deux réacteurs nucléaires jusqu’au 31 décembre 2035.

Dans cette note, on peut notamment lire ceci : “Le projet de loi relatif à la prolongation de la centrale de Doel 4 et/ou de Tihange 3 jusqu’au 31 décembre 2035 au plus tard sera approuvé en première lecture lors du Conseil des ministres de fin mars”, selon le service public.

La ministre Van der Straeten s’engage à démarrer une discussion avec le groupe Engie et précise dans sa note que, parallèlement, elle activera bien le mécanisme de soutien au gaz (CRM), rapporte la RTBF. La ministre écologiste propose également au gouvernement un vaste plan de 8 milliards d’euros pour accélérer la transition énergétique, en diminuant notre dépendance aux énergies fossiles et accélérer le renouvelable.

La note, citée aussi par Le Soir, sera déposée au kern vendredi et se présente en effet comme un “catalogue de mesures” visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles de 4 % par an. Il est question entre autres de

  • dégager une zone éolienne offshore supplémentaire en mer du Nord pour atteindre un total de 8 GW,
  • d’abaisser la TVA sur l’achat et l’installation de panneaux solaires, et
  • de supprimer progressivement des systèmes de chauffage central au mazout et au gaz, détaille ce quotidien.

La note encourage aussi à miser sur l’hydrogène vert en accélérant les importations et en renforçant les réseaux de distribution.

Les Verts n’entendent pas aller au-delà de deux réacteurs. L’accord de gouvernement ne prévoit d’ailleurs que cette possibilité. “C’est ce qu’on a décidé dès le début, les cinq autres, c’est hors de question“, a averti Mme De Sutter.

La prolongation de deux réacteurs ne règlera pas tout et n’évitera pas la mise en oeuvre du CRM car il est peu vraisemblable que les deux réacteurs soient prêts pour 2025. “Le gouvernement précédent a confirmé la sortie de toutes les centrales nucléaires et, en 2018, Engie est revenu demander s’il était sûr pour les deux dernières. Si on avait dit autre chose en 2018, Engie aurait été prêt en 2025. Si on décide maintenant de prolonger, on ne sera pas prêt pour l’hiver 2025. Ce sera au plus tôt l’hiver 2026, voire plus tard”, a fait remarquer la ministre.

Avec le plan de transition qu’ils proposent, les Verts estiment que la Belgique peut arriver à 50% d’énergie renouvelable en 2030. “On a calculé, c’est faisable. Vous savez, on n’est pas les plus ambitieux. L’Allemagne va investir 200 milliards dans la transition. Ce que l’on met sur la table est réaliste”, a ajouté Mme De Sutter.

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