Nucléaire: le dogmatisme des écologistes était devenu intenable

Jean-Marc Nollet, co-président d'Écolo. © Belga
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le coprésident d’Ecolo Jean-Marc Nollet ouvre la porte pour un maintien des deux centrales les plus modernes. Une victoire politique du MR. La guerre en Ukraine change tout.

La position dogmatique des écologistes était devenue intenable. Depuis des mois, Ecolo et Groen s’accrochaient à leur totem politique d’une fermeture totale des centrales nucléaires dans notre pays d’ici 2025. Le basculement géopolitique des derniers jours a totalement changé la donne.

Depuis dix jours, c’est la guerre en Ukraine, explique Jean-Marc Nollet, coprésident d’Ecolo, au Soir. Le monde change radicalement sous nos yeux. Nous devons en tirer rapidement les (premières) leçons, avec un regard ouvert.” Tinne Van der Straeten (Groen), ministre fédérale de l’Energie,était chargée de faire passer le même message au Standaard.

Les verts ne plaident pas explicitement pour le maintien du nucléaire, mais ils évoquent une “réévaluation” des plans qui étaient sur la table. “La question de l’indépendance énergétique se posait moins il y a deux ans”, justifie Jean-Marc Nollet. La réévaluation en question doit également intégrer une accélération de la transition vers le 10% renouvelable à l’horizon 2050.

Le coprésident d’Ecolo dit aussi qu’il ne s’accroche plus à la date butoir du 18 mars, qui avait été fixée par le gouvernement De Croo pour décider dans ce délicat dossier énergétique. Pour être de bon compte, il faut préciser que plusieurs ministres écologistes, dont Tinne Van der Straeten ou le wallon Philippe Henry, avaient affirmé à Trends Tendances cet automne que leur position n’était précisément pas dogmatique, se déclarant ouvert à une telle éventualité.

Une victoire politique des libéraux

Pour le MR, qui plaide inlassablement en faveur du maintien du nucléaire depuis des mois, c’est une victoire politique. Irritant ses partenaires, multipliant les tweets en ce sens, leur président, Georges-Louis Bouchez, a peu à peu convaincu ses homologues flamands de l’Open VLD, puis le CD&V et même Voortuit en Flandre, tandis que le CDH et DeFI tenaient un discours similaire du côté francophone.

Les écologistes n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier la campagne de Bouchez. Les voilà contraints de céder, même si la négociation restera délicate. Il convient en outre de convaincre… Engie, le groupe en charge des centrales en Belgique, qui a exprimé à plusieurs reprises qu’il était trop tard pour prolonger et que tel n’était plus son souhait. Là encore, la donne géopolitique devrait tout changer.

Les sympathisants libéraux saluent la fin du dogmatisme vert en précisant que cela a pris du temps. Ils sont nombreux aussi à relayer un message publié cette nuit par le milliardaire américain Egon Musk: “Il est désormais extrêmement évident que l’Europe doit relancer les centrales nucléaires dormantes et augmenter la puissance de celles qui sont toujours en activité. C’est vital pour la sécurité nationale et internationale.”

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