Le système financier européen n’est pas prêt à un Brexit désordonné

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Le système financier européen pourrait être mis à rude épreuve en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord, a prévenu mardi la Banque d’Angleterre, qui a également annoncé le lancement de prêts en euro à destination des banques britanniques.

“Bien que (les risques financiers d’un Brexit chaotique) affecteraient premièrement les ménages et entreprises européennes, il faut aussi s’attendre à ce qu’ils se répercutent sur le Royaume-Uni d’une manière qui ne peut être totalement anticipée et compensée”, a jugé l’institution dans le compte-rendu de sa dernière réunion du comité de politique financière.

Les établissements financiers britanniques “ne sont pas encore en position d’offrir l’ensemble de leurs services financiers aux clients européens”, ce qui pourrait provoquer des désordres financiers “en l’absence de nouvelles actions de la part des responsables de l’UE”, a alerté la Banque d’Angleterre (BoE) en évoquant l’hypothèse d’un Brexit abrupt et sans transition le 29 mars.

L’institution a néanmoins insisté une nouvelle fois sur la solidité du système financier britannique, “préparé à un large éventail de risques, incluant un Brexit désordonné”.

De plus, les banques britanniques pourront obtenir des liquidités en euros, et non plus seulement en livres ou en dollars, au moment du Brexit, si cela s’avère nécessaire, a annoncé la BoE.

Ces opérations auront lieu chaque semaine, en lien avec la Banque centrale européenne. La semaine dernière, la BoE avait annoncé l’augmentation de la fréquence des prêts en livre sterling, alors que les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne sont pas encore fixées à moins d’un mois de l’échéance.

Depuis la dernière réunion du comité de politique monétaire en novembre, des progrès ont été réalisés côté européen, a néanmoins souligné la BoE.

Récemment, l’Union européenne a autorisé trois chambres de compensation britanniques à poursuivre leur activité sur le continent pendant douze mois en cas de Brexit sans accord.

“Stabilité financière n’est pas stabilité des marchés”, a cependant averti la Banque d’Angleterre, anticipant une forte volatilité du prix des actifs, et du cours de la devise britannique.

Le Royaume-Uni doit se préparer à un risque de “réduction de l’appétit des investisseurs pour les actifs britanniques” en cas de sortie sans accord, a ajouté l’institution.

La Première ministre Theresa May a conclu un accord de sortie avec les dirigeants des 27 autres pays de l’UE sur les conditions du Brexit, mais les députés britanniques l’ont sèchement rejeté en janvier. Un nouveau vote est prévu d’ici au 12 mars à la Chambres des communes.

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