Georges-Louis Bouchez sur la sortie du nucléaire: “Nous serons seuls contre tous”

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président du MR reconnait que “le débat va être très dur”: “nous allons nous retrouver seuls contre tous, il y aura de grandes tensions”. D’autant que “les écologistes font tourner tous leurs relais”.

La confirmation de la sortie du nucléaire est imminente. Cela suscite des argumentaires en tous genres: Conseil supérieur de la santé, étude de l’université de Gand sur le prix de la facture… en attendant le rapport d’Elia, gestionnaire de réseau, sur la sécurité d’approvisionnement, qui sera décisif pour le choix politique.

Evoquant l’étude gantoise, Georges-Louis Bouchez publiait ce matin ce message: “Le Soir titre que la sortie du nucléaire n’aurait pas un impact majeur sur le prix de la facture, ajoutant que le financement du CRM – estimé à plus de 250 millions/an – n’est pas tranché. Ce que le consommateur ne paiera pas sera financé par le contribuable…”

Il s’explique plus longuement pour Trends Tendances. En reconnaissant que la position de son parti n’est pas simple.

Vous avez le sentiment que l’on jalonne bien la communication vers la sortie du nucléaire?

Mon sentiment, c’est que les écologistes font tourner tous leurs relais un peu partout, pour essayer de démontrer qu’ils ont raison.

Mais il y a un argument contre lequel ils ne pourront jamais riposter, c’est la question des émissions de CO2. Ce n’est pas par distraction que j’évoque ce sujet: c’est le problème central. Ils ne peuvent pas nier l’accroissement des émissions de CO2 pendant une période significative à cause de ce choix des centrales au gaz.

En fait, les écologistes au gouvernement financeront comme jamais les énergies fossiles. C’est dramatique.

L’étude de l’université de Gand est incroyable aussi. On nous explique que cela ne changera pas grand chose pour la facture d’énergie: c’est normal puisque ce sont les impôts qui vont prendre la différence. Souvent, le contribuable et le consommateur, c’est la même personne…

Il y aurait, selon vous un biais, dans l’analyse. Le débat sur la sortie du nucléaire va être compliqué? On attend désormais le rapport d’Elia…

Le rapport va dire qu’ils ont les capacités, j’ai pas beaucoup de doutes là-dessus.

Mais en tout cas, ce qui est certain, c’est que le débat va être très compliqué, mais nous devons le mener parce que c’est fondamental pour notre pays. Il faudra faire vivre le fait qu’il y a un enjeu à préserver une énergie bas carbone qui nous assure de la sécurité d’approvsionnement et de l’autonomie sur le plan énergétique.

Mais le débat va être très dur, oui, nous allons nous retrouver seuls contre tous, il y aura de grandes tensions. Mais ce qui est terrible, c’est que Tinne Van der Straeten (Groen, ministre fédérale de l’Energie -Ndlr) ne répond à aucun de nos questions. Nous en avons posé une vingtaine, il n’y a aucune réponse. En fait, je pense qu’eux-mêmes ne les ont pas.

Un choix politique doit être posé, non?

Mais… il n’y a pas de choix. Si on ne fait rien, on va sortir du nucléaire, point.

Notre posture est beaucoup plus compliquée. Nous n’avons pas une possibilité de blocage en disant qu’on ne veut pas de ça. Si on n’arrive pas à attendre une majorité, on sortira du nucléaire.

De facto…

Oui, puisque la loi existe. Le problème, c’est qu’on n’a pas de majorité dans le gouvernement, mais que l’on n’a pas de majorité alternative non plus. Admettons même qu’on veule faire une majorté alternative, ce que l’on ne souhaite pas, on pourrait éventuellement faire une majorité alteernat MR – N-VA – CDH – DéFI, mais ce pas assez. Bien sûr, on va me dire qu’il y a le PTB et le Belang, mais ça, j’ai toujours été très clair, je ne veux pas faire une majorité avec eux.

C’est donc plus un débat pour l’avenir?

Oui, parce que dans ce mix énergétique, il faudra voir ce que l’on est capable de mettre.

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