Cette indécente indexation des salaires ministériels

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La hausse importante des rémunérations de nos élus fédéraux illustre le fait que le mécanisme n’a pas de sens tel qu’il est conçu aujourd’hui…

Le débat sur l’indexation automatique des salaires se fait vif alors que de nombreuses entreprises feront face à une hausse de 10% de toutes les rémunérations au 1er janvier 2023. Le MR, reprenant l’idée de certains patrons, réclame une défiscalisation pour éviter un drame social. Le patronat exige que l’on en débatte enfin. Mais il est une autre piste dont on parle moins: le plafonnement, autrement dit la nécessité de limiter cette indexation au-dessus d’un certain niveau de salaire, proposée notamment par l’Union des classes moyennes.

Le salaire de nos ministres fédéraux, dont on parle beaucoup pour le moment, est en effet là pour témoigner de l’absurdité et de l’indécence du système.

La bourde de Mathieu Michel

La polémique est née d’une interview accordée par Mathieu Michel à RTL-TVI, le week-end dernier. Interrogé sur ce que gagne un ministre fédéral, celui-ci répond: “entre 14000 et 15000 euros par moi”. “Brut?”, lui demande-t-on. “C’est du net !”, réplique-t-il. Interrogés par La Libre, certaines excellences fédérales corrigent: leur rémunération, avantage compris, se situent plutôt un peu au-dessus de 12000 euros net.

L’imprécision de Mathieu Michel est critiquée: comment ne pas savoir combien on gagne, alors que de nombreux Belges souffrent en cette période d’inflation élevée? Un citoyen dit même sur internet avoir envoyé un courrier au secrétaire d’Etat pour lui demander s’il ne pouvait pas payer sa facture d’énergie

Une indexation indécente

Le sujet s’envenime lorsque Sudinfo évoque l’impact de l’indexation automatique. “Les salaires de nos ministres fédéraux revus à la hausse : 10 000 euros brut en plus par an en cinq mois!”. “Cette indécence doit cesser surtout vu les non-résultats obtenus par certains”, s’indigne notamment Etienne Dujardin, juriste et conseiller communal libéral.

Cela renvoie à cette interview d’Olivier de Wasseigne, administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises, qui disait à Trends Tendances: “L’indexation est un système généralisé qui concerne aussi les chefs d’entreprises, les ministres… Un mécanisme plus ciblé permettrait de dire que ce n’est pas nécessaire pour les hauts salaires, et que cela aide les bas revenus.

Pourquoi ces ministres ne décident-ils pas eux-mêmes de faire le geste de renoncer à cette hausse importante? La question mérite d’être posée.

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