Nino dans la nuit

© PG

Premier mot : paradis. Dernier mot : enfer. Le lecteur va assister à une chute, à une descente. Elle ne sera pas que sombre, elle connaîtra ses moments lumineux, portés par l’amour qui relie Nino et Lale. Car c’est bien une histoire d’amour entre deux jeunes gens qui vivent de combines et de petits boulots. Coincés dans un coin de banlieue sinistre, où même les feux de signalisation ne fonctionnent plus aux carrefours, ils veulent vivre mais refusent l’asservissement que leur propose la société. Du coup, c’est la galère. Tendre et passionnée, mais galère quand même. Pour survivre, heureusement qu’il y a les amis, les fêtes et la drogue. ” On nous fait croire que le paradis se mérite. Leur paradis, ils se les créent “, expliquait Simon Johannin lors de sa venue à Bruxelles. ” Au contact des autres, Nino et Lale prennent conscience de l’injustice de la vie, de l’importance de l’amitié et de l’amour pour compenser la pauvre place qu’on leur propose dans la vie “, ajoutait sa compagne Capucine. A deux, ils ont composé une roman, générationnel au premier abord, délicat passage de l’adolescent à l’adulte, social en creux, avec une géographie urbaine des plus pertinentes. A lui, les envolées poétiques (incroyable premier chapitre sur la légion étrangère), presque slammées, qui avaient déjà séduit critique et public dans L’Eté des charognes, son premier roman. A elle, la structure narrative et la mission de garder le récit sur les rails. Un style affirmé qui nous a conquis tant sur la forme que sur le fond. Un livre qui mérite son statut de sensation de la rentrée littéraire de janvier.

Capucine & Simon Johannin, ” Nino dans la nuit “, éditions Allia, 288 pages, 14 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content