EY va se scinder

Jeudi dernier, le comité exécutif d’Ernst & Young (EY) a approuvé le plan pour séparer ses activités d’audit de celles liées à la consultance. Une opération audacieuse que les autres membres du Big Four ne suivent pas.

Le comité exécutif d’EY a approuvé jeudi soir le plan qui signe la séparation des activités d’audit de celles de la consultance. Un choix radical qui pourrait bien changer le secteur même si, à ce stade, les trois autres membres du Big Four (Deloitte, KPMG et PwC) n’entendent pas pas faire de même. Pourquoi rompre avec le dogme qui rendait indispensable l’association des deux métiers? Partout dans le monde, les régulateurs et les gouvernements prennent des mesures pour éviter les conflits d’intérêt. Par conséquent, il devient quasiment impossible pour une firme d’être commissaire aux comptes d’une entreprise tout en lui fournissant par ailleurs des conseils et de la consultance. Dès lors, quand on vérifie les comptes d’Amazon, Google ou de TotalEnergies, comme c’est le cas d’EY, on passe à côté de juteux contrats de consultance avec les mêmes…

Le projet comprend la séparation du réseau et de ses 45 milliards de chiffre d’affaires selon une répartition 60-40. La partie Audit conservera le nom EY. Le parcours s’annonce lent et sinueux puisqu’il faut scinder les ressources technologiques et veiller à ce qu’elles ne communiquent plus mais aussi répartir les employés ainsi que le département Taxes qui doit se retrouver dans les deux parties…

Après ce feu vert, la balle est désormais dans le camp des 13.000 partenaires du réseau d’EY qui emploie 320.000 personnes dans le monde entier. Ils doivent voter sur la proposition au plus tard au début de l’année prochaine. Pour faire passer la pilule, ces partenaires, suivant les cas, vont toucher des compensations en millions de

dollars. Pour payer ces dédits et financer la séparation, EY entend emprunter 18 milliards de dollars et lever 11 milliards en mettant en Bourse 15% du capital de la nouvelle entité.