3 questions à

© A. JEANNERET

Michel Draguet, directeur des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

Vous présentez dès ce 1er avril l’expo “Aboriginalités”: de quoi s’agit-il?

De plus de 150 peintures et objets, d’une expression essentiellement contemporaine. C’est-à-dire tout le courant né il y a 50 ans dans la communauté de la région de Papunya Tula ( dans le nord de l’Australie, Ndlr) où vivent notamment des hommes complets, qu’on appellerait des chamanes dans certaines cultures. Un éducateur s’est rendu compte que ces gens commis à des emplois subalternes et qui produisent des objets pour touristes avaient du talent. Il leur a donc procuré des outils comme de l’acrylique ou du carton, en les invitant à développer leur propre créativité.

Et donc arriver à un résultat coloré, vibrant, aussi beau qu’impressionnant!

Oui, d’autant que c’est aussi le résultat de discussions entre aborigènes pour savoir comment utiliser ces créations afin de dialoguer avec la culture occidentale. Une manière de se faire reconnaître des autres Australiens et au-delà, via des peintures qui entretiennent volontiers une relation avec la topographie, le paysage, la nature. Et qui contribuent à la lutte des aborigènes pour la reconnaissance de leur droit au sol.

Quel est l’état de la création aborigène actuelle?

Il y a de moins en moins d’aborigènes initiés, qui ont ce savoir en partie secret, en partie public. Mais à la troisième génération d’artistes, il y a une véritable intégration de leur travail dans le monde de l’art contemporain.

Jusqu’au 1er août, www.fine-arts-museum.be

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