Quatre Belges sur dix voudraient déjà profiter de la 5G d’ici un an, selon Ericsson

Quatre utilisateurs de smartphones belges sur dix souhaitent que la 5G soit disponible dans le pays d’ici un an, ressort-il du rapport ConsumerLab d’Ericsson dévoilé mardi. Le réseau actuel ne semble pas répondre aux attentes des clients car la même proportion n’est pas satisfaite des débits actuels du haut débit mobile. Le consommateur se dit en outre prêt à payer plus cher pour cette technologie, dont la consommation de données mensuelle pourrait passer à 35GB/mois d’ici 2025, soit 14 à 16 fois plus qu’aujourd’hui.

L’équipementier en télécoms d’origine suédoise a mené son étude mondiale auprès de 35.000 utilisateurs de smartphones provenant de 22 pays, dont 2.000 en Belgique représentant 5 millions de consommateurs.

Il en ressort que la 5G devrait être un “différenciateur” pour les opérateurs en Belgique. Un quart des sondés dans le pays changerait en effet de fournisseur dans les six mois si le leur ne propose pas cette technologie. Il faudra cependant attendre que les gouvernements régionaux et fédéral puissent s’entendre sur ce dossier avant un déploiement. Ce qui ne devrait pas arriver avant 2020 voire plus probablement 2021.

Malgré cela, quatre utilisateurs de smartphones belges sur dix sont demandeurs d’une 5G disponible d’ici un an car ils ne sont pas satisfaits des débits actuels de la 3G ou de la 4G.

Aujourd’hui, un consommateur sur quatre se dit d’ailleurs prêt à s’équiper d’un smartphone compatible une fois que ce type d’appareil sera disponible sur le marché. Si près de la moitié des sondés s’attend à ce que leur prix soit 1,5 fois plus élevé que celui des combinés 4G, un ‘early adopter’ belge sur deux est disposé à payer 12 euros de plus pour des services de 5G.

La consommation de données mensuelle pourrait passer à 35GB/mois d’ici 2025, soit 14 à 16 fois plus qu’aujourd’hui, prédit encore Ericsson.

Il faut accélérer le déploiement de la 5G

Il faut aller plus vite dans le développement et le déploiement de la 5G en Belgique, a pressé mardi Rémi de Montgolfier, directeur d’Ericsson Belgique, en marge de la présentation d’une étude sur les attentes des consommateurs belges sur cette technologie. Il faut la considérer comme une infrastructure nationale essentielle, à l’image des transports, plaide-t-il, car elle sera un moteur de la compétitivité du pays. Et l’équipementier en télécoms d’origine suédoise se dit en mesure de pouvoir mettre rapidement la 5G à disposition des consommateurs belges.

“Il est temps d’accélérer en Belgique”, souligne le patron d’Ericsson. Pour lui, la technologie doit être considérée comme une infrastructure nationale essentielle et aussi vitale que les trains, les ports ou les aéroports, car elle sera un moteur de la compétitivité de l’économie belge.

“Nous n’avons pas de GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) en Europe. Nous avons donc besoin de cette technologie pour reprendre le leadership et la 5G constitue une opportunité formidable dans ce but pour notre continent”, estime Rémi de Montgolfier. A ses yeux, elle n’est pas qu’une évolution de la 4G. Il y a également tout un pan de cas d’usage industriels qui permettront à la compétitivité, notamment belge, d’augmenter.

“La 5G présente un nouvel écosystème pour l’innovation et ce sera un écosystème qui nous servira tous et sur lequel nous capitaliserons tous : consommateurs, gouvernements, éducation, entreprises, etc. La 5G est l’infrastructure qui permettra de jeter les bases de la prospérité future de la Belgique”, dit-il encore.

Or, en Belgique, le débat ne se porte pas assez sur les apports de la 5G mais plutôt sur les enchères. Il faut accélérer l’agenda et mettre le spectre à disposition le plus rapidement possible et à un prix abordable, souligne le directeur d’Ericsson.

En tout état de cause, la technologie ne pourra pas être déployée avant que les différents gouvernements régionaux et fédéral s’entendent entre eux sur le sujet. Ce qui mènera probablement à 2021. “Soit deux ans après la Suisse et le Royaume-Uni et probablement un an après l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. On est en train de prendre du retard alors que Bruxelles est tout de même la capitale de l’Europe”, s’inquiète Rémi de Montgolfier.

Les déboires de son rival chinois Huawei “créent l’incertitude, qui fait fuir l’investissement”, commente encore l’équipementier en télécoms suédois, qui est “en faveur d’un marché ouvert” aux différents acteurs, quels qu’ils soient. L’entreprise, qui emploie 350 personnes en Belgique, dispose en tous les cas du savoir-faire et de toutes les ressources nécessaires pour mettre rapidement la 5G à disposition des consommateurs, assure-t-elle.

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