La 4G mange-t-elle la batterie de votre smartphone ?
La batterie de votre smartphone se décharge encore plus vite qu’avant. Est-ce la faute de la 4G ?
Depuis l’arrivée de la 4G en Belgique, votre smartphone est plus rapide. Mais, revers de la médaille, votre appareil se décharge-t-il plus vite qu’auparavant ? C’est ce que certains utilisateurs semblent penser.
Nous avons posé la question à Proximus, premier opérateur mobile du pays. La réponse, nuancée, permet d’y voir plus clair.
” Vieux smartphone ” = consommation plus élevée. Si vous êtes le propriétaire d’un smartphone compatible 4G de première génération, votre batterie est clairement mise à plus rude épreuve. D’après Proximus, les modèles pionniers consomment plus de batterie lorsqu’ils sont connectés en 4G plutôt qu’en 3G. Pas de chance donc pour les early adopters. Sur les modèles plus récents, la consommation de batterie est plus ou moins équivalente en 3G et en 4G, parfois même plus faible en 4G, ajoute-t-on chez Proximus.
Confirmation chez Test-Achats, où l’on a réalisé des tests sur toute une série de modèles de smartphones, en 3G et en 4G. Sur les modèles “anciens”, la batterie tient plus longtemps en 3G qu’en 4G. Sur l’iPhone 5S, lors du test réalisé par Test-Achats, la batterie tient 3,7 heures en 3G contre 3,1 heures en 4G. Par contre, sur l’iPhone 6, c’est l’inverse : 4 heures en 3G contre 4,4 heures en 4G. “[La différence de consommation] dépend de différents facteurs. D’une part la puce 4G en elle-même, ensuite la taille de la batterie et enfin surtout le programme de gestion de la batterie” , explique Tanguy Bocquet, spécialiste mobile chez Test-Achats.
Mauvaise connexion = consommation plus élevée. Si vous vous trouvez dans une zone où la connexion 4G est défaillante, votre batterie se déchargera plus rapidement. Dans les zones mal desservies par la 4G, l’appareil cherche à ” accrocher ” le signal, ce qui augmente la consommation. C’est la raison pour laquelle votre smartphone peut ” chauffer ” dans certains lieux où le signal est faible. A certains endroits peu couverts, la 4G ” mange ” donc plus de batterie que la 3G, qui bénéficie d’un taux de couverture presque maximal (dans ce cas le smartphone se connecte automatiquement).
Ce phénomène était plus présent au début du déploiement de la technologie 4G, souligne Proximus, puisque la couverture était à ce moment-là encore lacunaire. Mais le nombre d’antennes installées sur le territoire ne cesse de progresser, améliorant le taux de couverture. Mobistar affiche sur son site Internet le meilleur taux de couverture, avec 84 % de la population belge couverte par son réseau 4G. Proximus couvre 64 % de la population, Base 56 %.
Plus le taux de couverture progresse, moins les batteries sont sollicitées
Vitesse plus élevée = consommation plus élevée. Avec la 4G, les opérateurs promettent des vitesses de surf et de téléchargement dix fois plus élevées qu’avec la 3G. Grâce à cet Internet mobile ultra-rapide, l’expérience utilisateur en mobilité s’approcherait de celle du wifi à domicile. Mais qui dit vitesses plus élevées dit consommation plus élevée, indique Proximus. La batterie est sollicitée plus intensément par une vitesse de transfert en 4G dix fois plus rapide qu’en 3G. Par contre, ce pic de consommation dure moins longtemps.
4G = nouveaux usages. N’oublions pas que les performances de la 4G ont pour objectif de faciliter de nouveaux usages. Vidéos, streaming musical, téléchargements… se font plus rapidement et encouragent donc la consommation de données mobiles. Or, plus on consomme de données, plus la batterie se décharge, c’est mathématique.
Tout ceci met finalement en lumière le problème numéro un des smartphones : la batterie. La plupart des smartphones sur le marché tiennent à peine une journée sans recharge, à usage normal. Le fabriquant qui trouvera la manière d’améliorer les performances de ses batteries sans toucher à l’esthétique et au poids des smartphones aura un avantage décisif sur ses concurrents.
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