Le système d’exploitation, au coeur du smartphone

Essentiels au fonctionnement des ordinateurs et smartphones, les systèmes d’exploitation (ou OS pour “Operating Systems”) sont l’interface avec laquelle les utilisateurs naviguent dans leur appareils. Et un enjeu de taille pour leurs concepteurs, entre fidélisation des clients, contrôle des flux de données et développement d’un écosystème.

La clé de voûte de l’univers numérique nomade

Un système d’exploitation est un ensemble de programmes informatiques qui, liés entre eux, permettent de faire interface entre les capacités techniques de l’appareil (mémoire, processeur, périphériques de connexion, etc.) et les programmes, ou applications, lancées par l’utilisateur, en apportant la fluidité et la simplicité nécessaires pour être utilisé par le plus grand nombre.

Sans OS, les usages numériques qui semblent aujourd’hui évidents, de la commande d’un taxi ou d’un repas en ligne à la réservation de billets de train ou de spectacles, en passant par les réseaux sociaux ou la musique en ligne, seraient tout bonnement impossibles.

Beaucoup de tentatives, peu d’élus

Si aujourd’hui Apple et Google se partagent la quasi-totalité du marché des OS pour mobiles, avec respectivement iOS, qui équipe exclusivement les iPhones de la marque à la pomme, et Android, présent sur la quasi-totalité des autres appareils, de nombreuses tentatives sont apparues pour venir concurrencer ce duopole.

On décompte plus d’une dizaine de tentatives d’OS alternatifs, souvent portés pas de grands groupes du numérique: le sud-coréen Samsung a ainsi tenté d’imposer Bada en 2010, le canadien BlackBerry, alors incontournable, a lancé son BlackBerry OS dès 1999, et Microsoft, fort de son expérience et de son hégémonie sur ordinateur, a voulu adapter Windows aux smartphones en 2007.

Pourtant, aucun n’a percé, pour des raisons diverses. Samsung n’a ainsi jamais cherché à pleinement imposer son OS sur ses appareils. BlackBerry a misé trop tard sur le tournant du smartphone, se faisant emporter comme les anciens leaders du secteur, Nokia, Sony-Ericsson ou Motorola. Microsoft pour sa part s’est retrouvé face à une difficulté majeure: l’impossibilité de convaincre les développeurs d’adapter leurs applications à son OS, limitant de fait ses capacités.

L’écosystème, nerf de la guerre des OS

Les applications sont au coeur des OS pour smartphones. Ces petits programmes spécifiques, développés par chaque service et pour chaque entreprise, sont l’interface directe entre l’utilisateur et le produit vendu, qu’il s’agisse d’un service ou de produits physiques.

Or développer une application peut coûter cher et multiplier les applications, pour répondre aux différents OS, n’a pas forcément de sens. Si la quasi-totalité des développeurs sont présents sur iOS, du fait de son positionnement haut de gamme s’adressant donc à une cible plus aisée, et Android, du fait de son monopole sur les concurrents d’Apple, il faut réussir à se rendre incontournable pour pousser les développeurs à proposer une troisième version de leurs applications. Un pari que n’a pas su relever Microsoft mais que Huawei pourrait remporter, grâce à l’importance du marché intérieur chinois.

Une véritable mine de données personnelles

Pour les concepteurs d’un OS, l’intérêt est énorme: grâce aux applications, et plus encore au magasin d’applications intégré à l’OS, ils mettent la main sur une ressource essentielle à l’ère numérique, les données personnelles.

Par son rôle de carrefour, l’OS est un programme par lequel transitent la quasi-totalité des données issues d’un smartphone. Mieux, associé à une famille d’applications (boîte mail, système de cartographie, plateforme de vidéos en ligne ou encore navigateur internet), l’OS permet d’engranger encore plus de données, essentielles pour la publicité ciblée, véritable mine d’or des entreprises du numérique.

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