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La Meta-claque de l’ex-Facebook

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Parlons de Facebook ou plutôt de Meta, puisque le premier réseau social mondial a changé de nom et s’appelle désormais Meta, pour Metaverse, ce mot tiré des romans de science-fiction et qui désigne l’univers virtuel ou parallèle dans lequel nous serons tous immergés d’ici peu grâce aux géants d’Internet.

En choisissant ce nom de Meta, Facebook veut se positionner sur cette nouvelle porte d’entrée du web et prendre les devants pour le jour où nous n’aurons plus que ce mot à la bouche. Mais ce Metaverse, s’est traduit par une Méta-claque boursière pour l’ancien Facebook. Une claque donnée ce jeudi à Wall Street et qui a fait chuter l’action Meta de plus de 20% soit une disparition de 200 milliards de dollars en quelques heures. Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta, ex-Facebook a lui-même perdu ce jeudi l’équivalent de 25 milliards de dollars.

Qu’a donc fait Meta pour mériter une telle descente aux enfers ? Bonne question, car les résultats publiés par Meta sont plutôt bons : son bénéfice est même en hausse de 43% à hauteur de 43 milliards de dollars. Mais voilà, la Bourse est une machine à anticiper le futur, elle ne regarde pas les chiffres du passé et se braque uniquement sur l’avenir. Et là, les investisseurs ont peur.

D’abord, ils ont peur que Meta ne soit arrivé à une sorte de plafond d’utilisateurs qui sont, en plus, vieillissants. Les mauvaises langues disent que Facebook, pardon Meta, est devenu le réseau social de papy et mamy. C’est évidemment exagéré, mais c’est vrai que Meta semble plafonner autour des 2.8 milliards d’utilisateurs quotidiens. Ensuite, la concurrence de Tik Tok fait très mal à Meta. Comme souvent, Meta a riposté en copiant les vidéos ultra courtes de Tik Tok via son réseau Instagram, et la copie marche bien, mais le résultat, c’est que les jeunes passent beaucoup de temps sur Reels, le format des vidéos ultra-courtes et moins sur leur fil d’actualité. Or, le groupe Meta qui englobe aussi Instagram gagne moins d’argent avec les vidéos qu’avec nos fils d’actualité ou nos Stories. Et puis, il y a aussi la nouvelle politique de confidentialité d’Apple qui pose un gros problème à Meta puisque ses cookies peuvent être bloqués maintenant par les utilisateurs d’un iPhone. Cela a aveuglé les solutions publicitaires de Meta.

Tous ces éléments combinés les uns aux autres, ainsi que le fait que Meta est dans le collimateur des législateurs américains et européens, font peur aux investisseurs. Surtout que pour devenir numéro un de cet univers virtuel qu’est le Metaverse, Meta a déjà dépensé 10 milliards d’investissements en 2021, sans compter les recrutements de milliers d’ingénieurs.Metaverse va donc d’abord être un gouffre financier et mettra dix ans avant de prendre la forme rêvée par Mark Zuckerberg. D’ici là, il faudra garder à l’esprit que la Bourse, c’est une forme d’ascenseur émotionnel.

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