Restructuration de Brussels Airlines: l’avant-dernière étape

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Un accord social très créatif devrait permettre la survie et la relance de Brussels Airlines. Il ne reste plus qu’une condition : le soutien financier du fédéral.

Brussels Airlines et les syndicats n’ont négligé aucun élément du droit du travail pour construire un plan social afin d’absorber la crise du Covid-19. La compagnie, qui souhaite réduire son effectif de 25%, soit 1.000 personnes, a conclu un accord avec les syndicats pour limiter les licenciements secs, ce qui inclut tout le catalogue des mesures possibles : prépension à 59 ans, départ volontaire, crédit-temps pour les fins de carrière, contrat saisonnalisé pour les pilotes et le personnel de cabine…

” Nous avons négocié quasiment tous les jours, pendant cinq semaines, raconte Anita Van Hoof, secrétaire fédérale du syndicat Setca. Un plan Renault se discute habituellement pendant six mois, mais on a eu un bon dialogue. ”

Des mesures de survie

Cette urgence s’explique par les circonstances. L’accord social était une condition pour que le gouvernement envisage un soutien à la compagnie d’un montant tournant autour des 300 millions d’euros. L’argent servira à soutenir la trésorerie de la compagnie le temps que les affaires reprennent. Brussels Airlines a redémarré ses vols le 15 juin, à 10% de son trafic habituel et espère arriver à 25% durant l’été, et 50% à la fin 2020.

Une autre condition avait déjà été remplie : l’attribution par le gouvernement de Berlin d’une aide de 9 milliards d’euros à Lufthansa, l’actionnaire de Brussels Airlines, qui va payer le plan social belge. ” Nous avons pris des mesures substantielles et indispensables pour assurer la survie de Brussels Airlines et lui assurer un futur durable “, avance Dieter Vranckx, CEO de la compagnie. Il s’agit de survivre au trou d’air du coronavirus et de régler aussi le souci de la profitabilité insuffisante de la compagnie avant la crise. Résultat : une flotte et des effectifs réduits, respectivement, de 30% et de 25%. ” Avec l’objectif de ramener le nombre de licenciements à un nombre minimal “, rappelle le CEO. Le chiffre ne sera connu qu’a partir de la mi-juillet, une fois que les candidats aux départs volontaires et à la prépension se seront manifestés. Les syndicats espèrent qu’il n’y aura pas plus de 300 C4.

Partage du travail

Les licenciements ne devraient toucher que le personnel au sol. ” Nous n’allons pas licencier des pilotes ou du personnel de cabine “, indique Bert Van Rompaey, responsable des ressources humaines. Grâce, notamment, à des formules de réduction de temps de travail et de salaires. Les pilotes, par exemple, pourront conclure des contrats saisonnalisés. Ils voleront à 100% durant la saison d’été, à 60% durant la saison d’hiver, et recevront 85% de leur salaire (dans l’aérien, les saisons d’été et d’hiver durent respectivement sept et cinq mois). La perspective est de revenir au niveau antérieur du temps de travail lorsque la compagnie regagnera de la croissance.

Brussels Airlines vise l’équilibre financier si possible en 2021. ” Certainement en 2022, avec un objectif de 8% de marge avant impôt et bénéfice en 2023 “, précise Dieter Vranckx.”

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