Martin Duchesne (Easy clothes): “Désolé pour la politique, notre croissance, on l’a réussie sans aide”

Trends Talk avec Martin Duchesne 14/05/22
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Une success story à la wallonne: le fondateur de cette société d’e-commerce dans le domaine de la mode raconte la genèse de son entreprise, en plein boom. Elle s’est littéralement créée par elle-même.

C’est une success story qui fait du bien, en Wallonie. Martin Duchesne est cofondateur de Easy Clothes, une société de e-commerce active dans la mode, raconte sa aventure dans notre émission hebdomadaire Trends Talk, qui sera diffusée en boucle ce week-end sur Canal Z. Une épopée qui a valu récemment à son entreprise le titre de Gazelle nationale pour Trends Tendances, l’expression d’une croissance solide.

“C’est étrange parce que c’est quelque chose que l’on n’a jamais essayé d’avoir, la croissance, explique d’emblée Martin Duchense. Cela n’a jamais été notre but de grandir trop vite. De grandir, bien sûr, mais j’ai toujours dit à ma femme, avec qui j’ai la société, que l’on ferait toujours tout step by step et au final, sans vouloir aller trop vite, on a été très vite. En contrôlant la croissance, apparemment on a été plus vite que tout le monde.”

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Easy Clothes a vu le jour avec “rien du tout”. “Nous avons commencé dans le garage de mes beaux-parents, raconte-t-il. J’étais en dernière année à l’université de Liège, à HEC, en gestion et économie. Ma compagne venait de finir ses études d’institutrice maternelle, un métier qui est fort bouché dans la région liégeoise. Au bout de huit mois, elle n’avait toujours pas trouvé de travaillé, à peine deux remplacements et elle m’a dit ‘je n’en peux plus de rester à la maison’. C’est elle qui a apporté l’idée : et si on vendait des vêtements… Elle était passionnée de mode, comme toutes les femmes qui ont entre 20 et 30 ans. On s’est renseigné sur les endroits où l’on pouvait se fournir. J’étais en plein mémoire, je n’avais pas non plus tout le temps à lui accorder. Mais on s’est dit : on y va. On a mis cela en vente sur les réseaux sociaux à l’époque. Les familles et les amis sont venus dans un premier temps, puis le bouche à oreille…”

“Ce cap, on l’a passé sans aide”

Le résultat, c’est une entreprise qui emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes. Avec son identité propre et son “esprit” maison”, véhiculé par une équipe composée uniquement de jeunes âgés de 23 à 35 ans. Easy Clothes s’est développée jusqu’à ouvrir une filiale aux Etats-Unis. “Les gens se sont intéressés à Easy Clothes par les réseaux sociaux, l’ambiance, le style, les photos…, explique Martin Duchesne Ce n’est pas compliqué : quand on a changé de mannequin, la première fois, on a tout de suite vu le chiffre qui descendait.”

La création d’un lien quasiment personnel avec son public est fondamentale. De même que la communication de nouveautés, sans cesse, à l’image de l’annonce imminente de l’ouverture de six magasins partout en France, trois semaines pour chacun. Martin Duchesne évoque l’importance de l’e-commerce, mais aussi la nécessité d’avoir des magasins physiques pour permettre aux clients d’avoir un repère. “Cela leur donne confiance. Aujourd’hui, il faut faire les deux.”

Ce jeune entrepreneur à succès est-il inquiet de la situation de la Wallonie ? “La politique est quelque chose que j’adore, malheureusement, comme pour beaucoup de choses, on est trop faible que pour y participer. Est-ce que la Wallonie m’inquiète ? Je n’aime pas que l’on sépare la Wallonie du côté néerlandophone : nous sommes un même pays. Mais cela se passe aux yeux de tout le monde aujourd’hui, nous sommes comme deux pays séparés. Comparé à la Flandre, c’est vrai qu’on a un taux de chômage plus élevé, des sociétés moins lucratives et moins mondialisées…”

Esay Clothes ne démontre-t-elle pas précisément qu’il est possible pour les petites entreprises wallonnes de passer un cap ? “Et ce cap, désolé pour la politique, on la passé sans aide. Pour partir aux Etats-Unis, on a fait appel à l’Awex (Agence wallonne à l’exportation), mais on a arrêté après quatre mois parce qu’on a vu qu’ils allaient nous ralentir.”

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