Luc Lallemand (SNCF Réseau): “C’est une mission tout à fait exceptionnelle qui m’a été proposée”

Luc Lallemand, PDG de SNCF Réseau. © AFP
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’ancien administrateur délégué d’Infrabel se confie, lors de notre Trends Talk, au sujet de sa feuille de route à Paris: remettre la société à l’équilibre, intégrer le réseau dans le groupe SNCF et gérer un réseau de 33 900 kilomètres!

Depuis 2020, Luc Lallemand est président directeur général de SNCF Réseau, le géant français en charge des infrastructures ferroviaires. Auparavant administrateur délégué d’Infrabel, son équivalent belge, cet amoureux du rail a la charge de la modernisation d’un réseau de plus de 33900 kilomètres et d’une entreprise employant 53 000 personnes. Un fameux défi.

“Au début, je me demandais si c’était bien réaliste parce que le réseau est énorme et le pays vingt fois plus grand, reconnaît Luc Lallemand. C’est un pays, aussi, où la tradition du poids de l’Etat et de l’importance de la décision politique pèsent plus lourd qu’en Belgique. Mais voilà, c’est une mission tout à fait exceptionnelle qui m’a été proposée.” Une mission “impossible à refuser”, confie-t-il.

Plutôt discret dans les médias belges, Luc Lallemand raconte longuement dans notre Trends Talk, qui sera diffusé en boucle ce week-end sur Canal Z, les contours de son rôle et l’ambition qu’il porte. “Le business reste le même que ce que je faisais en Belgique, on parle de la gestion d’infrastructures ferroviaires, explique le PDG de SNCF Réseau. Par contre, tout le contexte est différent. Paris n’est qu’à 300 kilomètres de Bruxelles, mais la culture d’entreprise, la culture de gouvernance est très différente et c’est ce qui rend cette mission passionnante.”

SNCF Réseau, c’est 7,5 milliards de chiffre d’affaires, rien que ça ! Si l’aspect opérationnel est très performant, la principale mission de Luc Lallemand consiste à remettre à l’entreprise à l’équilibre financier. “Quand je suis arrivé, il y avait un cash drain annuel de 2 milliards d’euros. Avec la réforme ferroviaire de 2019, l’Etat a repris 35 milliards d’euros de dettes sur 60 milliards, soit une réduction de charges financières de 1 milliard, l’autre milliard, le reste, il faut le faire sur par nos propres moyens. J’y crois très fort, je suis occupé avec toute l’équipe à faire évoluer la culture d’entreprise dans ce sens. On ne peut pas faire un tel effort de 2 milliards par an sans que tous les éléments de la systémique ferroviaire y participe.”

La feuille de route de Luc Lallemand n’est heureusement pas que financière. Le PDG est chargé de réaliser l’intégration de SNCF Réseau au sein du groupe SNCF, après vingt-cinq ans de mésentente. Un retour de balancier de l’Histoire après la scission et un challenge passionnant “Une structure intégrée est très efficace dans l’intérêt du client”, insiste Luc Lallemand.

L’enjeu fondamental, c’est aussi de gérer un réseau au sein duquel on a beaucoup investi pour les lignes à grandes vitesses, tandis que le réseau secondaire souffrait davantage. “C’est un très gros enjeu, reconnaît Luc Lallemand. Les plus grandes régions de France sont plus vastes que la Belgique. C’est un réseau à plusieurs visages. Il y a le réseau TGV qui fait environ 3000 kilomètres de ligne, que toute l’Europe et même le monde envie à la France : c’est un réseau surperformant qui produit une véritable valeur ajoutée pour la clientèle. C’est la vitrine. Mais l’essentiel du business de la SNCF, qui a 5,2 millions de clients, se situe sur l’Île de France avec 3,2 millions de clients.”

Dans notre Trends Talk, Luc Lallemand explique la stratégie menée à cet égard. Il nous parle aussi de son profond amour de la France, de ses havres de paix en Belgique et de l’importance du changement, pour soi et pour l’entreprise. Un rendez-vous à ne pas manquer.

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