La Sabca avait “besoin d’un nouveau souffle”

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La reprise de la Sabca par la Société Fédérale de Participations et Investissements (SFPI) et Sabena Aerospace annoncée vendredi permettra de donner un second souffle au groupe aérospatial belge après trois ans de transformation, a estimé son patron Thibauld Jongen. A l’entendre, l’entreprise “revient de loin”. Il se félicite du retour du caractère profondément belge de la Sabca et de la complémentarité à venir avec Sabena Aerospace.

La Société Fédérale de Participations et Investissements (SFPI), bras financier de l’Etat fédéral, et Sabena Aerospace, spécialisée dans la maintenance, la révision et la réparation d’avions, ont conclu un accord afin d’acquérir la participation de Dassault Belgique Aviation (96,5%) dans la Sabca (Société Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques). Elles s’associeront dans une nouvelle co-entreprise afin de reprendre le groupe aérospatial belge. Le montant de la transaction s’élève à 74,5 millions d’euros.

“La Sabca revient de loin”, concède son administrateur délégué Thibauld Jongen, “après avoir traversé certaines années difficiles, voire inquiétantes. Elle avait besoin d’un nouveau souffle après trois ans de transformation”.

Ce nouveau souffle, c’est la SFPI et surtout Sabena Aerospace qui vont le lui apporter. “Un actionnaire belge et industriel qui s’inscrit pleinement dans la stratégie et la vision de la Sabca”, pointe d’ailleurs le patron.

Les métiers des deux groupes sont pourtant très différents. “Mais très complémentaires”, souligne Stéphane Burton, administrateur délégué de Sabena Aerospace. La manière de travailler dans chacune des entités ne va pas changer, insiste-t-il. Il n’y aura d’ailleurs pas d’impact sur l’emploi de cette opération.

La reprise permet de développer une stratégie de cluster dans le domaine de l’aéronautique en Belgique, d’avancer sur un ancrage industriel belge et de créer un écosystème dans le pays, appuie encore le patron de Sabena Aerospace.

Le caractère national de la future entité est d’ailleurs un point important pour son homologue de la Sabca. “Nous remettons enfin le B de Sabca comme étant Belgique”, souligne Thibauld Jongen, plus de 50 ans après l’arrivée du groupe Dassault comme actionnaire majoritaire, en 1968.

Les travailleurs soulagés que la Sabca soit reprise par des acteurs belges

Les travailleurs de la Sabca sont soulagés que leur entreprise soit reprise par des acteurs belges, selon les échos de la CNE et de la FGTB vendredi après l’annonce de la reprise du groupe aérospatial belge par la SFPI et Sabena Aerospace. A l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu en matinée, les syndicats chrétien et socialiste se disent également satisfaits que l’annonce n’ait aucun impact sur l’emploi, ni maintenant ni dans les mois à venir.

La Société Fédérale de Participations et Investissements (SFPI), bras financier de l’Etat fédéral, et Sabena Aerospace ont conclu un accord afin d’acquérir la participation de Dassault Belgique Aviation (96,5%) dans la Sabca (Société Anonyme Belge de Constructions Aéronautiques). Elles s’associeront dans une nouvelle co-entreprise afin de reprendre le groupe aérospatial belge. Le montant de la transaction s’élève à 74,5 millions d’euros.

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Un conseil d’entreprise extraordinaire a été organisé vendredi matin pour informer les représentants du personnel. Il leur y a été dit qu’une holding serait créée par la Sabca et Sabena Aerospace Engineering et qu’elle chapeauterait ces deux entités, qui garderont chacune leurs spécificités.

Patrick Vercauteren, délégué principal CNE à la Sabca à Haren, en retient surtout que c’est un repreneur industriel qui s’est manifesté “et non un fonds vautour”. Il pointe très positivement le caractère belge des repreneurs et se dit à présent dans l’attente de la mise en place de la nouvelle structure et des projets aéronautiques à venir.

Son collègue Jan Baetens, permanent CSC pour les ouvriers sur le site de Haren, abonde dans son sens. “Cela apporte une sécurité aux travailleurs sur le lieu de travail”, relève-t-il. “Les gens sont donc plus rassurés qu’inquiets par cette annonce.”

Il souligne aussi la volonté des repreneurs d’investir sur le long terme et l’absence d’impact sur l’emploi, “même pas pour le futur”. Il concède toutefois que ce sont les commandes qui font l’emploi à la Sabca et que c’est donc à l’entreprise d’être suffisamment concurrentielle sur son marché.

“Nous n’avons pas peur pour l’emploi après cette annonce car l’activité tourne bien”, confie d’ailleurs Romeo Bordenga, permanent FGTB. Il y a de belles perspectives pour la Sabca, le carnet de commandes se remplit bien et du personnel a été et est engagé, illustre-t-il.

“Il n’y a pas d’attaque sur l’emploi aujourd’hui, que du contraire avec l’arrivée des pouvoirs publics (via la SFPI) dans l’entreprise”, relève encore le représentant du syndicat socialiste.

La Sabca emploie plus de 1.000 personnes en Belgique, à Haren, Gosselies et Lummen. Dassault Belgique Aviation, filiale du groupe français Dassault, avait annoncé sa volonté de vendre sa participation en avril dernier.

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